Tout avait commencé lorsque la Commission européenne avait décidé l'annulation de son programme Meda-sport au Maroc. Une décision qui en dit long sur la mauvaise gestion qui fragilise ce secteur. L'un des mille et un voiles cachant la gestion « suspecte » dont le sport national fait l'objet a été levée lorsque la convention « Projet d'actions en faveur des jeunes par le développement du sport » avait soudainement pris fin. Cette convention de financement, prévue dans le cadre de Meda II, programme d'appui de l'Union européenne au Maroc avait pour montant quelques 64 millions de DH, mis gracieusement à la disposition de Rabat mais qui a été purement et simplement déprogrammée. Pour cela, une lettre émanant de Bruxelles et datée du 11 septembre 2003 avait suffi. “Tout en ayant tout à fait conscience de l'importance de l'aspect social de ce projet, je vous confirme que la décision de clôturer ce projet a été prise pour des raisons de bonne gestion financière et selon les critères établis“, peut-on lire dans cette lettre, adressée, entre autres, au ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou. Ce dernier n'a d'autre choix que de déprogrammer à son tour cette manne du budget de la loi de Finances 2004. Et tans pis pour les communes concernées par ces opérations sociales. Pourtant, il s'agissait de 7 terrains de football et 7 terrains omni-sports à Kénitra, El Jadida, Sidi Kacem, Settat, Kelâat Sraghna, Marrakech, Khémisset. Sept autres salles omni-sports étaient prévues à Casablanca, Fès, Azemmour, Guelmim, Larache, Tanger. Sept autres pistes d'athlétisme et sept terrains omnisports à Taroudant, Errachidia, Ouarzazate, Tanger, Tétouan (Fnideq), Fkih Ben Saleh et Taza. Des zones qui avaient le plus besoin de ces équipements, mais qui se sont vues privées de ce «privilège». Pourtant, ce programme d'investissement était établi selon un cahier des charges précis et dont l'exécution a commencé il y a quelques mois. Que s'est-il donc passé ? La convention a été signée en 1998 avec le gouvernement d'alternance. L'exécution de ce programme ayant pris du retard, le feuilleton s'est poursuivi avec l'arrivée du gouvernement Jettou.. Ce dernier supervise l'administration du sport. Au passage, Abderrahmane Zidouh réapparaît en tant que secrétaire général du secteur sport. Entre- temps, l'U.E avait décidé que quand un projet n'est pas mené à terme, elle retire ses fonds. Pas de projets, pas de financement. Telle est la nouvelle règle du jeu, et qui figure noir sur blanc dans les différents rapports liés au fonds Meda II. Ce dernier, tirant l'enseignement qui s'impose des précédentes expériences, avait mis un dispositif visant à mieux contrôler les financements qu'il octroie au Maroc. Une règle que certains parmi nos responsables ne semblent pas avoir intégrée. Quelque 3 millions de DH auraient été dilapidés dans des études sujettes à caution aux yeux des responsables de Bruxelles. La sanction n'a pas tardé. Elle est intervenue à un moment où le Maroc est entièrement mobilisé pour accueillir sur son sol la Coupe du monde 2010. La tricherie n'étant plus permise, c'est une chance de plus que le Maroc a brillamment ratée, encore une fois, à cause de certains. Et ce n'est pas un hasard si le département de Oualalou s'est enfin rendu à l'évidence qu'une autre approche s'imposait. C'est ce qui a donné lieu à la stratégie « Circuit vert », qui vise à simplifier les procédures administratives lorsqu'il s'agit d'un projet de l'État, où l'Union européenne est financièrement partie prenante. Plus de transparence et d'efficacité ne feront de mal à personne. Le pays gagnerait à ce que tous les circuits d'exécution des projets de développement économique et social soient aussi verts.