Abderrahman Zidouh se défend sans apporter vraiement d'arguments convaincants d'être responsable de l'annulation par la commission de Bruxelles pour mauvaise gestion du projet de financement d'une vingtaine d'équipements sportifs au Maroc d'une enveloppe de plus de 60 millions de Dhs. Suite aux articles publiés par votre journal « Aujourd'hui le Maroc » édité sous n°527 du mercredi 3 décembre 2003, je vous prie de bien vouloir publier, dans les meilleurs délais, la mise au point suivante, afin d'apporter à vos lecteurs toute la lumière nécessaire sur le cheminement réel du projet MEDA visant la réalisation de 21 installations sportives, au projet des jeunes des communes et quartiers périphériques. Contrairement aux allégations des auteurs des articles sus-visés, le secrétaire général du secteur du sport et les membres de l'unité de gestion du projet mise en place en application des recommandations de la Commission européenne, ont, grâce à leur sens des responsabilités, leur dévouement et à leur grande rigueur, permis de rattraper le retard qu'a connu le démarrage du projet MEDA-Sport depuis son initiation en 1998. En effet, l'Unité de Gestion du Projet, sous la conduite et le contrôle du secrétaire général a, depuis le mois d'octobre 2000, date de l'actualisation de sa composition, accompli les opérations suivantes : - Le règlement des problèmes inhérents à la sélection des sites, et ce en concertation et en collaboration avec les autorités locales concernées et le bureau d'études et d'ingénierie, adjudicataire du marché, passé conformément aux règlements de l'Union européenne. - La réalisation de toutes les opérations liées à l'acquisition des terrains, aux études techniques et topographiques et à l'obtention des autorisations de construire, conformément aux recommandations de la Commission européenne. - L'élaboration des termes de références et des cahiers de prescriptions spéciales se rapportant aux appels à la concurrence relatifs au recrutement de l'assistant technique, d'un expert en matière de formation de formateurs et d'animateurs, ainsi qu'à la construction des installations sportives inscrites au programme MEDA-Sport. A ce sujet, il est à souligner que : - L'appel d'offre concernant le recrutement de l'expert en formation a été adjugé et la formation des 20 formateurs et 150 animateurs sportifs a été assurée. - L'appel d'offre relatif à l'assistance technique a été déclaré infructueux à deux reprises, ce qui a amené l'Unité de gestion du projet à réviser les termes de référence et à le soumettre à nouveau pour validation à la délégation de la Commission européenne à Rabat (cet appel d'offre est en instance de validation pour la CE depuis mars 2003). - L'appel à la concurrence se rapportant à la construction de 21 unités sportives a été élaboré, finalisé et soumis à la délégation de la Commission européenne le 25 mars 2003 pour approbation. Par ailleurs, et afin de se rendre compte du sérieux et du grand intérêt que les fonctionnaires que vous vous êtes permis de mettre en cause, ont accordé à l'aboutissement du projet MEDA-Sport, il suffit de se reporter: - Au nombre de réunions tenues avec les représentants de la délégation de la Commission européenne en présence des délégués du ministère des Finances et de la Privatisation, coordonnateur du projet. - Au nombre important des correspondances adressées à la délégation européenne, dictées par le souci d'activer la procédure de réalisation. - Aux contacts pris et visites effectuées directement par le secrétaire général du département du sport au Commissaire européen en vue de s'enquérir sur le sort réservé aux différents dossiers qui lui ont été adressés pour validation. - Au rapport du monitoring en date du 10/12/2002 réalisé par des experts mandatés par la Commission européenne, évaluant positivement l'état d'avancement du projet MEDA-Sport. Ce rapport fait état des conclusions suivantes : « L'objectif global et les objectifs spécifiques sont définis correctement, leur programmation initiale est adéquate… » « Le démarrage et la mise en route du projet ont souffert de plusieurs difficultés : remplacements des responsables de l'UGP, procédures longues et infructueuse de recrutement de l'assistance technique ». « Le projet a pu transcender les problèmes induits par ces défauts par une gestion opérationnelle volontariste et dynamique ». « Une fois les difficultés de démarrage et de mise en route éliminées, les conditions de soutien institutionnel au projet sont adéquates et respectent les engagements pris ». « Malgré ces contraintes, l'UGP, une fois stabilisée, a pu faire avancer le projet avec dynamisme et réelle implication ». « Les objectifs du projet restent parfaitement pertinents malgré les retards de sa mise en œuvre ». « La conduite dynamique du projet par l'UGP située au cœur du secrétariat général du ministère de la Jeunesse et des Sports a permis l'avancement adéquat de toutes les activités dans cette phase préparatoire du projet ». « Ce projet est très bien soutenu à la fois à l'échelon central (secrétariat général du ministère chargé de la jeunesse), et par les partenaires régionaux et locaux (directions régionales de jeunesse et des sports, gouvernorats, communes) ». Cependant et contrairement à toute attente, la Commission européenne a décidé de clôturer le projet MEDA-Sport en invoquant « la faiblesse de contractualisation et de décaissement du projet en objet ainsi que l'absence de données précises sur les actions en cours ». Cette décision est pour le moins surprenante et regrettable, car comme le précise la lettre adressée par le ministère des Finances et de la Privatisation, en sa qualité de coordonnateur du projet, au directeur général de l'EUROPAID office de coopération : - Cette décision ne semble pas conforme aux termes et à l'esprit de l'article 25 de l'annexe I de la convention-cadre régissant la coopération Maroc-Commission européenne qui stipule : « la Commission ne peut suspendre son financement qu'après consultation du bénéficiaire et du coordonnateur national». - Le rapport établi par le département du sport et communiqué le 22 mai 2003 à la Commission européenne, comporte des données précises sur les actions entreprises depuis le démarrage du projet, et celles qui sont en cours. - Le déroulement des opérations s'est effectué, pour toutes les phases dudit projet, en étroite collaboration avec la délégation de la Commission européenne à Rabat. - Le plan d'action remis avec le rapport précité prévoit la réalisation de l'ensemble des actions prévues par le projet dans les délais fixés par la convention de financement et l'avenant n°2 y afférant prorogeant les effets de cette convention au 31/12/2005. - Les dossiers d'appels d'offres relatifs aux travaux finalisées attendent le visa de la délégation de la Commission européenne depuis le 25 mars 2003 pour être publiés. - L'insuffisance des indicateurs financiers s'explique par le fait que la composante essentielle du projet, à savoir la construction des installations sportives (soit plus de 89% de la contribution européenne) ne peut être entamée qu'après la réalisation des études, l'acquisition des parcelles de terrains requises et l'obtention des autorisations nécessaires. - La préparation, le choix des sites et la définition du contenu des opérations envisagées ont été effectuées en étroite collaboration avec la délégation de la Commission européenne et les autorités locales concernées. A la lumière de ce qui précède et tout en rappelant d'une part que toutes les actions entreprises à ce jour dans le cadre de la gestion du dossier MEDA-Sport obéissent aux règles de bonne gouvernance, qui suppose le respect de la réglementation en vigueur, la transparence et l'optimisation des ressources mobilisées et d'autre part que la mise en œuvre procédures afférentes à ce projet est tributaire de la validation préalable de la Commission européenne basée à Bruxelles. • Abderrahman Zidouh secrétaire général du secteur du sport