Borloo et ses prestations écologiques sont devenus le fer de lance du discours politique de Sarkozy sur le thème : «Les incantations écologiques de nos opposants, nous veillons déjà à les pratiquer au gouvernement». Alors que les clameurs du Sommet de Copenhague commencent à couvrir de leurs joutes oratoires passionnées tous les frontons de l'actualité, que l'angoisse de vivre dans un monde en dépérissement inéluctable devient une des rares préoccupations globalisées, il y a un homme politique français qui tire admirablement son épingle de ce jeu de mauvais sorts et de malédictions programmées. C'est Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy. L'homme avait fait un grand bond qualitatif : d'avocat de l'homme d'affaires à la réputation sulfureuse Bernard Tapie, il a aujourd'hui l'ambition de faire avec Nicolas Sarkozy, de la France, le moteur d'un nouvel ordre écologique mondial. Sans être ce grand communicateur aux talents multiples qui par son charisme haranguerait les foules avec la fougue d'un tribun ou le délire habité d'un messie, Jean-Louis Borloo est un familier de la planète écologique. Il a su profiter d'une équation politique assez favorable pour devenir une des valeurs les plus sûres de Nicolas Sarkozy. Lorsque presque à la faveur d'un accident de parcours, il avait hérité ce grand ministère d'Alain Juppé, victime d'un brusque échec aux législatives, Jean-Louis Borloo était sans doute loin de penser que viendrait un jour où il occuperait un poste aussi stratégique dans la machine à reconquérir le pouvoir et le cœur. C'est vrai qu'entre-temps, deux événements majeurs avaient pavé la route de cette étoile montante, et certainement incontournable, de la politique française qu'était devenu Jean-Louis Borloo. Le premier était ce fameux «Grenelle de l'environnement», monté à la base comme une grande opération de communication politique en octobre 2007 mais dont le succès bien réel avait fini par mobiliser les énergies et libérer la parole sur de nombreux sujets qui touchent au vivre ensemble planétaire, comme la biodiversité, le développement durable ou les émissions de gaz à effet de serre. Le second événement fut la spectaculaire percée de l'écologie politique lors des dernières élections européennes qui avaient vu le mouvement Europe Ecologie animée par le Vert Franco-Allemand Daniel Cohn-Bendit presque coiffé au poteau par un parti aussi important que le Parti socialiste. Depuis cette échéance électorale, Jean-Louis Borloo et ses prestations écologiques sont devenus le fer de lance du discours politique de Nicolas Sarkozy sur le thème : «Les incantations écologiques de nos opposants, nous veillons déjà à les pratiquer au gouvernement». Cette soudaine centralité de la préoccupation écologique a propulsé un homme comme Jean-Louis Borloo au cœur de l'astre politique français. Marié à la star de télévision Beatrice Schönberg, une mine réjouie en permanence ayant rompu ses relations avec la corporation de coiffeurs, Jean-Louis Borloo devient la coqueluche de la satire politique qui s'amuse à le décrire comme un pilier des comptoirs, amateur des boissons fortes, allergique à l'eau, boisson qui désaltère et qui lave. La légende veut que Jean-Louis Borloo soit souvent cité comme possible successeur de François Fillon à Matignon. Les résultats du sommet de Copenhague peuvent facilement aider à sa réalisation.