Après le port de Ghaza et le camp de Rafah, Israël s'en est pris lundi à des maisons palestiniennes de Jérusalem-Est, avant d'annoncer l'arrêt de ses opérations de destruction. «Je crois qu'il est important de dire qu'il y a urgence, avec la situation dramatique que vivent au quotidien les Palestiniens», a souligné la porte-parole française de la Force d'Interposition civile, Isabelle Avran, dimanche soir lors du meeting «Quatre heures pour la Palestine» à Casablanca. «Le peuple palestinien a besoin d'une force de protection immédiate, et l'intervention d'un tiers pour rétablir le droit et la sécurité», avait ajouté cette militante régulièrement présente sur le terrain. Mais jusqu'à preuve du contraire, Israël a toujours les mains libres. Après la démolition, dans la nuit de vendredi à samedi, par trois missiles israéliens, d'un quai de la police navale dans le port de Ghaza, où mouillait le bateau privé de Yasser Arafat, Tsahal a donc continué sa stratégie de démolition samedi. Des tirs de chars israéliens ont alors atteint une cinquantaine de maisons dans un camp de réfugiés à Rafah (Sud de Ghaza), blessant huit personnes. Une opération qu'Ariel Sharon et l'armée ont justifiée en affirmant que ces maisons étaient abandonnées et servaient de repaire à des tireurs, ou dissimulaient des trafics d'armes provenant d'Egypte. Malgré les critiques internationales qui avaient suivi cette nouvelle attaque, l'Etat hébreu a une nouvelle fois réitéré ce lundi en démolissant neuf maisons palestiniennes en construction dans la partie arabe de la ville sainte. Des affrontements ont alors éclaté entre la police et des manifestants qui tentaient d'empêcher les destructions ordonnées par les autorités municipales, «parce que les propriétaires n'avaient pas obtenu de permis de construire». Une position contrecarrée par les déclarations de nombreux observateurs sur le terrain, dont Isabelle Servan qui, avec son association, a mené plusieurs manifestations et actions d'interposition aux «check point» israéliens pour empêcher de telles actions. «La population palestinienne est quotidiennement soumise à une logique de colonisation et de destruction», a-t-elle ajouté lors de son intervention. «La logique de Sharon est l'annexion totale et l'expulsion d'un peuple de sa terre». Le Comité International de la Croix-Rouge a pour sa part déclaré que quelque 600 Palestiniens se retrouvaient actuellement sans toit tandis qu'Israël décidait finalement «d'arrêter la destruction de maisons» dans les territoires palestiniens, comme annoncé lundi par le chef de la diplomatie Shimon Peres. «Nous avons tiré la leçon de cette affaire et sommes parvenus à la conclusion que (la destruction de maisons) était plus nuisible qu'utile, sur le plan sécuritaire, à Israël», a déclaré Peres. Des propos qu'Ariel Sharon ne manquera certainement pas d'apprécier.