Le chef de la diplomatie américaine a tenu hier une réunion avec ses partenaires du Quartette à Jérusalem avant de rejoindre l'Egypte, où se trouvait déjà le représentant de l'UE Javier Solana qui a rencontré Hosni Moubarak. Signe que la diplomatie internationale a réinvesti le dossier israélo-palestinien, les représentants des quatre parrains du plan de paix se sont retrouvés lundi matin à Jérusalem. Une séance qui a réuni le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, son adjoint William Burns, ainsi que le représentant de l'ONU Terje Roed-Larsen, l'émissaire russe Andreï Vdovine et celui de l'Union européenne, Christian Jouret. L'occasion pour M. Powell de souligner «l'importance que les Etats-Unis apportent à la feuille de route et de réclamer une nouvelle fois l'application «sans retard» des volets sécuritaires contenus dans la première phase du plan. Lors de sa rencontre avec le Premier ministre Mahmoud Abbas dimanche, Colin Powell avait déjà exigé le démantèlement immédiat des «infrastructures du terrorisme». Ce à quoi le responsable palestinien avait répondu par un appel envers l'Etat hébreu pour qu'il accepte la feuille de route dans son entièreté, et commence par retirer son armée des territoires occupés. Si Israël a fait un premier geste dimanche en levant le blocage en Cisjordanie et dans la Bande de Ghaza, il l'a déjà rétabli dans ce dernier secteur dès le lendemain… Autant dire que les étapes à franchir avant la création à terme d'un Etat palestinien en 2005, sont loin d'être faciles. Pour s'assurer du soutien des pays voisins, Colin Powell s'est rendu lundi en Egypte avant son voyage prévu en Jordanie puis en Arabie saoudite mardi. Le secrétaire d'Etat américain devait s'entretenir au Caire avec le président Hosni Moubarak sur « les efforts déployés pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, l'application de la feuille de route, ainsi que sur la situation en Irak et les relations bilatérales », selon l'agence Mena. Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher a de son côté souligné lundi que « l'Autorité palestinienne a accepté la feuille de route dans tous ses détails et sans réserve et il reste désormais à la partie israélienne à faire de même». Le ministre égyptien a aussi lié «le respect par les Palestiniens d'un cessez-le-feu et l'arrêt des attaques suicide à l'arrêt par Israël des opérations de provocations quotidiennes contre le peuple palestinien». Un appel que la Jordanie a aussi lancé à la veille de la venue de M. Powell et du représentant de la politique extérieure de l'UE, Javier Solana. Les deux hommes doivent se retrouver à Amman aujourd'hui pour des entretiens séparés avec le roi Abdallah II et d'autres responsables jordaniens. M. Solana a par ailleurs annoncé lundi depuis Le Caire qu'il comptait rencontrer cette semaine Yasser Arafat. «M. Arafat est le président » de l'Autorité palestinienne, «il a introduit des réformes et cela est positif», a déclaré M. Solana à l'issue d'un entretien avec le président Moubarak. Les Etats-Unis, comme Israël, cherchent à écarter Yasser Arafat, contrairement à l'Union européenne. Après l'Egypte et la Jordanie, M. Solana est attendu en Arabie saoudite, en Israël, dans les territoires palestiniens, en Syrie et au Liban cette semaine.