Pour l'historienne américaine, Margot Badran, la réforme de la Moudawana est un modèle pour les sociétés musulmanes. Les changements introduits au code de la famille marocain représentent un modèle pour les sociétés musulmanes, a souligné mercredi à Washington l'auteur et historienne américaine, Margot Badran. Lors d'une rencontre à l'Université Georgetown consacrée à la présentation de son nouveau livre «Le féminisme dans l'Islam: convergences religieuses et laïques», Mme Badran, également chercheur au Centre Prince Al Walid Bin Talal pour l'entente musulmano-chrétienne, a qualifié «de très intéressante l'expérience du Royaume en la matière». «La réforme de la Moudawana en 2004 est tout à fait fascinante et extraordinaire», a indiqué Margot Badran dans une déclaration à la MAP, relevant que l'élément le plus saillant de cette expérience réside dans la consécration de l'égalité et du sens de la justice au sein de la cellule familiale. Selon elle, «il s'agit vraiment d'un modèle pour les autres sociétés musulmanes» dans la mesure où le code la Famille marocain a su concilier les volets religieux et légal et introduit des changements en faveur de l'égalité. Evoquant l'expérience des autres pays musulmans, Mme Badran a estimé qu'«il existe plusieurs considérations politiques qui entravent la mise en place de réformes vigoureuses sur la voie de la consécration de l'égalité» entre les deux sexes. Mme Badran a, par ailleurs, évoqué l'expérience des mourchidates, qui contribue, selon elle, à diffuser l'image d'un Islam moderne et tolérant. Lancé en avril 2006, le programme des mourchidates, rappelle-t-on, a été considéré comme «pionnier» par le Département d'Etat américain qui avait souligné son rôle dans la promotion de l'approche globale du Maroc visant à lutter contre l'extrémisme.