Les Marocains de Belgique témoignent d'un fort attachement économique et culturel à leurs pays d'origine. Les Marocains établis en Belgique «témoignent d'un fort attachement économique et culturel à leurs pays d'origine», selon les conclusions d'un rapport réalisé par la Fondation Roi Baudouin et le Centre d'études et de recherches en sciences sociales, relevant de l'Université Mohammed V d'Agdal à Rabat. Intitulée «Belgo-Marocains des deux rives», cette étude, dont les résultats ont été présentés jeudi 12 novembre à Rabat, se base sur un sondage réalisé auprès de 400 Belgo-Marocains vivant en Belgique, ainsi que sur les résultats de focus-groups et interviews. Elle propose d'examiner les liens des Belgo-Marocains avec la Belgique et le Maroc: leur identité et intégration, leur degré de confiance dans les institutions, leur comportement notamment par rapport aux médias, ou encore l'évolution de la cellule familiale. Ainsi, l'étude relève que la participation à la vie politique, qui atteste d'une citoyenneté active, se caractérise par une adhésion assez forte. Quant aux relations interpersonnelles et au rapport à la culture, l'étude fait état d'une intégration sociale réussie, de l'existence de relations suivies dans le chef de 80 % des Belgo-Marocains avec des Belges de souche et d'une ouverture à la culture belge, tout en fréquentant des lieux culturels marocains. Elle fait également ressortir une forte réceptivité des immigrés au mode de vie belge. Néanmoins, l'enquête atteste d'une «situation socioéconomique et professionnelle précaire» chez la majorité des Belgo-Marocains de même que la plupart des problèmes rencontrés par les sondés consistent en la difficulté de l'accès à l'emploi et le racisme qu'ils subissent dans certains cas. De manière générale, cette étude a porté sur le profil socio-démographique des Belgo-Marocains, leurs comportements et attitudes envers la Belgique, le Maroc et l'Union européenne, mais rend également compte de la dynamique d'intégration à l'œuvre au sein de cette communauté et les difficultés qui restent prégnantes à ce jour. Elle propose aussi de donner «une image multiple de la communauté belgo-marocaine qu'il convient de ne pas figer dans une image stéréotypée, mais bien d'appréhender dans toute sa richesse et sa diversité, et qui devrait permettre une meilleure intégration dans le respect de cette identité mixte qui la caractérise».