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Marine Le Pen, la femme qui voulait se payer Mitterrand
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 10 - 2009

Des appétits structurés contestaient à Marine Le Pen la légitimité de prendre possession du Front National.
Les bonnes âmes et les consciences torturées peuvent gloser jusqu'à l'envie sur le côté nauséabond de la démarche du Front National, son penchant fouille-poubelle jouissif pour s'en prendre à l'un des plus parlants symboles de l'ouverture de Nicolas Sarkozy. Il n'empêche que Marine Le Pen, la femme politique qui a exhumé les écrits de Frédéric Mitterrand sur le tourisme sexuel, à les balancer sans crier gare sur une chaîne de télévision grand public, a réussi un joli coup politique qui pourrait configurer sa jeune carrière politique. Marine Le Pen est sur le point de prendre possession de l'héritage de son père. Un parti, le Front National, en perte d'influence manifeste, une idéologie, l'extrême droite, en déperdition et des militants attirés par les sirènes séductrices du «Sarkozysme» triomphant. Elle s'apprêtait à le faire alors que la crise que subit le parti de son père, concrétisé par de nombreux revers électoraux, en proie à de violentes contestations internes qui pouvaient aller jusqu'à la scission et donc la disparation d'un des logos les plus abrasifs de la vie politique française. Des appétits structurés contestaient à Marine Le Pen la légitimité de prendre possession du Front National. Avec souvent des accusations fondées. L'influence qu'elle a eue sur Jean-Marie Le Pen pour modérer sa posture, arrondir son langage, devenir fréquentable, est aux yeux de nombreux détracteurs de Marine Le Pen la vraie raison derrière l'échec soudain d'un parti qui avait réussi l'exploit d'envoyer son leader au second tout d'une élection présidentielle. Marine Le Pen portait sur son front toute la responsabilité de cet échec. La succession allait être poussive et le passage à témoin douloureux et grinçant.
Et voici que tombe, comme une bénédiction du ciel, l'affaire Polanski-Mitterrand. Sur fond de débat aussi glauque qu'impitoyable sur la pédophilie et le tourisme sexuel, Marine Le Pen a réussi à se refaire « une virginité» frontiste très précieuse dans sa démarche de légitimer son leadership à la tête du FN. Le succès de Marine Le Pen dans cette conjoncture se mesure bien évidemment à l'ampleur de l'onde de choc qu'elle a lancée. Première strate de cet effet : Marine Le Pen est parvenue à provoquer au sein du gouvernement un des malaises les plus aigus depuis qu'existe l'architecture de l'ouverture. Les ministres étaient pris dans un piège sémantique et politique d'une grande ambiguïté. Même des personnages aussi marqués que Bernard Kouchner et Eric Besson qui ont trahi leur famille politique et rejoint Nicolas Sarkozy, n'ont pu provoquer un tel doute sur la pertinence de cette politique.
Second élément de cette secousse, Marine Le Pen a réussi à entraîner derrière elle une partie de l'establishment socialiste qui n'a pas pu désavouer sa charge. Les tentatives de rattrapages opérés par Martine Aubry pour camoufler ces fissures n'en rajoutent que plus de valeur au coup de Marine Le Pen. Il est vrai que certains socialistes avaient un compte psychologique à régler avec «Mitterrand» mais de là à crier dans une meute derrière Marine Le Pen, cela fait original et… désordre. Troisième palier de cette attaque mûrement réfléchie, le trouble manifeste qu'elle a réussi à créer au sein d'une droite traditionnelle et conservatrice. Ses chefs, hommes et femmes, pris d'une douleur aux hémorroïdes, ne savaient non plus comment concilier entre leurs logiques imperméables à toute forme de libertinage politique et morale et l'indispensable besoin de dire du bien de Frédéric Mitterrand pour ne pas rejoindre la curée et apparaître comme un opposant à Nicolas Sarkozy. D'ailleurs à travers cette affaire, Marine Le Pen a touché directement au capital symbolique de Nicolas Sarkozy. Elle semble avoir pris une revanche sur un homme qui revendique ouvertement l'exploit d'avoir réussi là où son successeur Jacques Chirac avait échoué, faire disparaître le Front National en mettant main basse sur son héritage selon la fameuse stratégie de la «triangulation», c'est-à-dire mettre en pratique les idées du Front National pour ne pas avoir à le subir comme partenaire politique.


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