La suspension par les arbitres de matches en cas de manifestations racistes suscite la polémique en Italie. La problématique de la suspension des matches en cas de manifestations racistes s'est posée une nouvelle fois, en ce début de semaine, en Italie où les avis divergent sur l'opportunité d'en laisser ou non l'appréciation à l'arbitre. Dimanche, lors du match Cagliari-Inter de Milan, remporté 2-1 par les milanais, le Camerounais Samuel Eto'o puis l'attaquant italien d'origine ghanéenne, Mario Balotelli, entré en jeu en seconde période, ont été victimes de cris racistes proférés par une partie des tifosi locaux. Pour le président du syndicat des joueurs italiens, Sergio Campana, cette conduite du public justifie incontestablement la suspension de la rencontre par l'arbitre. «Cela fait partie du règlement et le règlement doit être appliqué», a-t-il soutenu. «Je crois qu'un geste de ce genre serait très instructif. Cela créerait un précédent considérable», a ajouté Campana. Ne partageant pas cet avis, la Fédération italienne de football (FIGC) défend que seul le responsable de l'ordre public détaché auprès du stade a qualité pour prendre une telle décision, à charge pour lui de prévenir l'arbitre via un de ses assistants ou le 4ème arbitre. S'agissant du match incriminé, le préfet adjoint de Cagliari, Giuseppe Gargiulo, cité par l'agence Ansa, a jugé que rien de grave ne s'y est produit. «A la fin, particulièrement au cours des dernières minutes, il y a eu une légère intensification de ces cris. A ce point, j'ai consulté un dirigeant de l'Inter et nous avons convenu qu'il n'était absolument pas nécessaire d'intervenir vu qu'il manquait peu de temps avant le coup de sifflet final», a-t-il notamment indiqué. Eto'o et Balotelli, déjà victimes des comportements racistes de supporteurs adverses au cours de leur carrière, n'ont pas réagi à Cagliari.