«Une double vie» est le premier roman de Maria Guessous. L'auteure nous éclaire sur quelques aspects de son œuvre. ALM : Que révèle le titre du roman ? Maria Guessous : Une double vie, le titre est assez éloquent quoi que comportant plusieurs significations. Il s'agit d'une vie, ou un aspect de vie, menée parallèlement en secret et qui finit par éclater au grand jour. Dans cette ambivalence, il y a une structure de surface et d'apparence et une structure profonde et occultée par le masque que certains revêtent tous les jours, celui de l'hypocrisie, de la dissimulation, du mensonge, de la trahison... C'est aussi cette fameuse errance entre le moderne et le traditionnel qui nous empêche de nous forger une vraie identité et d'assumer nos actes en conséquence. Presque tous les personnages de ce roman sont ensevelis dans une fragilité psychologique et se perdent entre la vie qu'ils sont forcés de mener et celle qu'ils rêvent de vivre. C'est votre premier roman, qu'est-ce que vous avez retenu de cette première expérience? Nul doute que c'est une expérience très enrichissante sur le plan aussi bien littéraire que personnel. écrire c'est transcrire avec fidélité la réalité de son époque mais c'est aussi une façon de lessiver ses sentiments et de se concilier avec soi-même. Les éditeurs avec qui j'ai eu l'occasion de travailler font beaucoup d'efforts pour promouvoir l'édition au Maroc. Ils ont une passion incommensurable du métier. Ceci dit, au Maroc, il y a du chemin à parcourir pour avoir une structure éditoriale développée, capable d'accueillir, d'orienter et de promouvoir les jeunes talents. L'édition a besoin d'une réforme radicale et à part le corps éditorial, je pense que l'intervention du ministère de tutelle s'impose également. La fin laisse le lecteur un peu sur sa faim. Si la fin reste ouverte à diverses interprétations, c'est qu'elle peut être perçue comme un début. L'expérience nous enseigne beaucoup et toute défaite personnelle ou professionnelle devrait nous pousser à prendre du recul, revoir notre conception des personnes et des choses et notre position par rapport à tout, à recommencer sur des nouvelles bases plus solides. Quelle est la part de l'autobiographie dans ce roman ? Ce roman est basé sur des faits réels mais pas forcément autobiographiques. Il y a bien entendu une partie de moi-même là dedans puisque je suis «le moule» à travers lequel cette histoire a été bâtie. ------------------------------------------------------------------------ Une double vie Obnubilée par sa vie professionnelle, Lamia mariée depuis trois ans ne se doute pas un instant que son couple ainsi que sa carrière sont en péril. Elle découvre petit à petit le double jeu que mènent avec grande habilité les personnes les plus proches. Dans un récit à la première personne et avec un style sobre, traduisant tour à tour impressions et intuitions intimes et pertinentes, naïveté, émotions et enfin les désillusions de l'héroïne, l'auteur nous plonge dans les méandres mystèrieuses du comportement humain et ses multiples facettes.