Durant le Ramadan, les fumeurs tentent de lutter contre le tabagisme. Responsable de plus de 33% des cancers chez l'homme et de 10% chez la femme, le tabagisme est un fléau mondial. Selon un rapport de l'OMS relatif à la lutte antitabac, publié en février 2008, le tabagisme fait 5 millions de victimes chaque année dans le monde et le bilan pourrait devenir plus alarmant d'ici l'an 2030. A Beni Mellal, et d'après les résultats d'une enquête menée au niveau des centres de santé et des hôpitaux, le taux des fumeurs n'est pas très élevé : à l'hôpital de Fquih Ben Salah, 13,11% pour les hommes et 0% pour les femmes. Au centre hospitalier régional (CHR) de Beni Mellal, 13,08% pour les hommes et 0,93% pour les femmes. Et à l'hôpital de Kasbat Tadla, 12% pour les hommes et 0% pour les femmes. Pendant le mois sacré du Ramadan, il est des fumeurs qui décident ou tentent de cesser de fumer. Malheureusement, les crises de manque constituent un obstacle qui se révèle parfois infranchissable pour les fumeurs invétérés. «Je fume depuis 20 ans. J'ai essayé d'arrêter de fumer pendant le premier et le deuxième jour du Ramadan, mais en vain. Quand je manque de nicotine, je deviens complètement déboussolé. Je fume deux paquets par jour. Regardez ma santé qui se dégrade jour après jour, je n'y peux rien. La cigarette est un suicide à petit feu», a déclaré un fumeur âgé de 50 ans. Le fumeur n'ignore pas que le tabagisme est à l'origine d'un grand nombre de maladies comme la tuberculose, le cancer... Mais il n'y peut rien. La cigarette devient alors le moyen de suicide par excellence. Pour le Dr Adil Chaibainou, pneumo-allergologue au CHR de Beni Mellal : « Au fil des années, le tabagisme devient une dépendance, une force qui s'accapare du fumeur pour l'anéantir et rares sont ceux et celles qui s'en sortent indemnes. La lutte contre le tabagisme exige une stratégie particulière et une organisation spécifique pour aller de pair avec le plan d'action du ministère de la Santé». D'aucuns croient que le tabagisme est un moyen de soulagement et d'oubli. Et c'est la raison pour laquelle ils se morfondent dans le monde de la nicotine pour tenter d'oublier leurs soucis. «Moult causes me poussent à fumer un paquet et demi de cigarettes par jour. J'ai des problèmes familiaux. Parfois, je pense au suicide ou à sortir définitivement de la maison. J'ai pris la décision d'arrêter de fumer pendant le Ramadan. Dieu merci, c'est le troisième jour où je n'ai pas fumé. C'est une question de volonté. Ce sont les crises de manque qu'il faut combattre pour arriver à vaincre ce suicide lent et imprévisible», a souligné Omar, un jeune âgé de 28 ans. Notons que dans le cadre de la campagne nationale de lutte contre le tabagisme, initiée par l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer (ALSC), et sous le thème « Hôpital sans tabac», la direction régionale du ministère de la Santé de Beni Mellal a élaboré un plan d'action provincial pour lutter contre le tabagisme qui a pris des proportions alarmantes.