La production de la tomate pour ce mois de Ramadan risque d'avoir des répercussions sur l'approvisionnement du marché interne. La flambée des prix de la tomate lors de la période de Ramadan a toujours constitué un sujet de mécontentement au sein du ménage marocain. Pour le consommateur, le mois de Ramadan est devenu une occasion où les commerçants trouvent l'opportunité de réaliser des chiffres record de gain aux dépens du coût du panier du consommateur. Cependant, la dernière hausse du prix de la tomate et la faiblesse de l'offre au niveau du marché s'expliqueraient par d'autres raisons dont on note en premier lieu le retard enregistré au niveau du calendrier de la plantation. Un retard expliqué par la grande vague de canicule qui a sévi le mois de juillet. « Avec la grande vague de chaleur, les producteurs se sont retrouvés devant l'obligation de reporter la date de plantation jusqu'au mois d'août au lieu de mois de juillet» explique Laraisse Serghini, directeur de l'APEFEL (Association marocaine des producteurs-exportateurs des fruits et légumes). Certes, le retard dans le calendrier de plantation a des répercussions sur l'alimentation du marché mais il est de loin le seul facteur de cette hausse. «Plus de 10% des plantations ont été ravagées par la Tuta Absoluta», explique M. Serghini. Cette chenille est aujourd'hui en train de causer de grandes pertes au niveau des plantations mais également en matière du budget alloué à la lutte contre ce ravageur. Dans ces nouvelles conditions, seule la tomate industriel le s'avère être la bouée de sauvetage pour l'approvisionnement du marché interne. Notant que la production au niveau de la région du Souss est destinée en premier lieu à l'exportation. Certes, les raisons de la hausse du prix de la tomate pour cette période sont un peu exceptionnelles mais la flambée que connaît le marché interne dans diverses occasions interpelle. En effet, plusieurs volets sont à prendre en compte à commencer par le problème des intermédiaires. Un problème de grande ampleur quand on constate que le produit n'est acheminé vers le consommateur qu'après 5 à 6 intermédiaires. « Notre association souhaite qu'on crée aujourd'hui une vraie politique bien agencée en matière d'approvisionnement du marché interne», explique M.Serghini. «Une politique qui saurait mettre en place un système de bourse nationale ou régionale où le détaillant peut venir s'approvisionner directement», souligne-t-il. La demande d'un marché normalisé et exigeant ne saurait en fait un gain de plus et pour le producteur et pour le consommateur surtout quand on note la demande formulée au niveau marocain pour une place privilégiée auprès du marché de l'Union européenne. La structuration de l'approvisionnement du marché interne permettrait entre autres de couper court aux pratiques informelles mais également d'assurer une régularité en matière d'approvisionnement tout au long de l'année.