Pour Mamoun Zaari, le Festival Alegria Chamalia a atteint une certaine maturité et contribue au développement économique et social de la ville de Chefchaouen. ALM : Pour sa sixième édition, le Festival Alegria Chamalia a-t-il atteint le stade de maturité ? Mamoun Zaari : Au bout de sa sixième année d'existence, nous pouvons dire que ce festival a réussi à atteindre une certaine maturité. Car il est arrivé à asseoir sa position par rapport à l'ensemble des festivals organisés au Maroc et de bien contribuer au champ culturel dans la région Tanger- Tétouan. Il a, en plus, permis de créer une certaine dynamique économique et sociale à Chefchaouen. Quelle est la principale nouveauté de ce 6ème festival par rapport aux précédentes éditions? La nouveauté de cette édition se matérialise essentiellement par la découverte de nouveaux groupes de musique provenant d'Espagne, d'Amérique latine ainsi que du Maroc et même de la ville de Chefchaouen. Les scènes d'Alegria permettent la promotion des groupes musicaux locaux. Il est à signaler la programmation, au cours de cette édition, d'un colloque très intéressant sous le signe «Al Andalous : un patrimoine universel des valeurs». Pourtant, les habitants de la ville reprochent la faible participation des artistes locaux à ce festival. Comment expliquez-vous cela ? Sur les douze groupes musicaux participant à ce festival, il y a trois groupes locaux qui prennent part cette année. Je pense que la participation des artistes locaux a contribué à l'enrichissement de ce festival. Surtout que celui-ci vise particulièrement la diversité et l'interculturalité. Et nous sommes amenés, à cet effet, de programmer la participation de groupes aussi bien nationaux qu'internationaux. Quel est l'apport du festival Alegria pour la ville de Chefchaouen ? Le festival a permis de créer une certaine dynamique économique et sociale à Chefchaouen. Je tiens à mettre en exergue l'implication des populations locales à cette dynamique que connaît cette ville. Cet événement vient, en quelque sorte, compléter et structurer ce qui existe déjà. Nous avons remarqué par exemple que la ville de Chefchaouen a connu, depuis le lancement de cet événement, il y a six ans, la création de plus d'une trentaine de maisons d'hôtes. Nous en sommes satisfaits.