Le CMC a réalisé une 2ème enquête auprès du patronat marocain en vue de collecter des informations sur les attitudes des opérateurs économiques face à la crise internationale. Il en ressort une amplification des effets de la crise. Les effets de la crise se sont amplifiés depuis le début de l'année avec la détérioration des activités dans les principaux secteurs de production.C'est ce qui ressort de la deuxième enquête menée par le Centre marocain de conjoncture (CMC). Les résultats de cette investigation statistique, auprès du patronat marocain en vue de collecter des informations sur les attitudes des opérateurs économiques face à la détérioration de la conjoncture internationale et ses répercussions sur l'activité économique interne, ont été révélés à l'occasion d'un point de presse tenu, mercredi 15 juillet, à Casablanca. Plus du quart des opérateurs enquêtés estiment que leur niveau de production s'est réduit d'au moins 20% depuis le déclenchement de la crise contre 19% qui déclarent une perte de production se situant entre 10 et 20% durant la même période. Aussi, plus de 80%, soit la grande majorité, des opérateurs interrogés attribuent la détérioration de la situation de leurs entreprises d'une telle ampleur à la crise de l'économie mondiale. Par ailleurs, la baisse de la demande adressée aux entreprises constitue pour 57 % des opinions recueillies la principale cause de la dégradation de la conjoncture économique. Des facteurs comme la baisse des prix des produits, l'assèchement de la trésorerie des entreprises et les difficultés d'accès au crédit sont aussi cités comme éléments ayant contribué à amplifier les répercussions de la crise. S'agissant des prévisions pour la fin de l'exercice en cours, les activités de production seront en nette baisse pour près de 42 % des opérateurs interrogés contre 36% qui s'attendent à une faible amélioration. Les pronostics de croissance pour l'économie nationale sont aussi assez contrastés. Les chefs d'entreprises estiment dans une proportion avoisinant 30% que le rythme de croissance baisserait en 2009 contre 54% pour une faible augmentation. L'année 2010 devrait observer pour près de 40% des opérateurs interrogés la même tendance qu'en 2009 avec la persistance des difficultés au plan de la demande externe. Les facteurs d'inquiétude les plus évoqués à ce propos sont pour 50% des réponses la morosité de la conjoncture internationale, pour 19% des réponses le faible soutien de l'Etat dans ce contexte difficile et pour 7% les difficultés d'accès au crédit. S'agissant des pronostics et prévisions du CMC pour la fin de l'exercice en cours, la croissance économique s'accélèrerait, pour se situer aux environs de 5,8%. Une prévision légèrement plus optimiste que celle publiée dans le rapport du Haut Commissariat au plan (HCP) mais qui coule dans le même sillage d'une économie sauvée par le secteur primaire. Cependant, une stagnation est attendue des activités secondaires qui risquent d'enregistrer une médiocre progression de 0,4%. Toujours dans cette tendance à l'optimisme, les résultats du Produit intérieur brut devraient afficher 3,2% alors que le HCP avait prédit un timide 2,4%. Par ailleurs, la consommation des ménages est attendue à la hausse avec 14,9%, boostée par les revenus agricoles et les révisions de salaires.