Les Communales à Oujda ont défrayé la chronique cette semaine. Trois secrétaires généraux de partis, Mohamed Cheikh Biadillah (PAM), Abdelilah Benkirane (PJD), Mohand Laenser (MP) et Taoufiq Hejira (PI), en plus de Fouad Ali El Himma ont débarqué dans la ville pour intervenir dans la création d'une coalition qui semblait finalisée au départ mais qui s'est disloquée par la suite. Le patron du PJD s'explique. ALM : Deux reports de la séance du vote pour élire le bureau. Une demande du RNI pour annuler les élections dans certains bureaux. Votre parti accuse directement El Himma. Que s'est-il passé et pourquoi tout ce regain d'intérêt pour la présidence de la commune d'Oujda ? Abdelilah Benkirane : Il faut d'abord préciser que le PJD a fait une campagne dans les normes démocratiques et n'a commis aucune infraction électorale. Et alors que la constitution des bureaux se déroulait de manière sereine et acceptée par l'ensemble des partenaires politiques, M. El Himma a commencé à nous attaquer pour nous déstabiliser. C'est lui qui a commencé à nous déclarer la guerre et à utiliser les moyens de l'Etat pour nous faire fléchir. C'est normal qu'on réplique et qu'on refuse ces dépassements. Nous comptons sur une intervention de SM le Roi pour nous départager et rectifier les excès d'un monsieur qui pense que la politique est une question de dictat imposé. Je dis cela car il recourt à d'anciennes méthodes d'intimidation et de menaces à l'égard de ceux qui s'opposent à sa tentative de mainmise sur la politique. Il l'a fait à Tanger en inquiétant, à sa manière, des hommes d'affaires. Il a essayé la même chose à Casablanca et ailleurs. Et à Oujda, il veut tout simplement nous écarter de la course à une présidence qui nous revient par la force des urnes. Dès qu'il a appris que nos alliances ont été scellées, il a commencé à manœuvrer pour semer la division afin de pouvoir régner. Il a atteint ses objectifs dans plusieurs villes. Mais il oublie qu'en politique, la consécration finale n'est pas une question de positionnement. Elle se rapporte à la notoriété et au respect des citoyens. Comment comptez-vous répliquer pour défendre ce que vous appelez « le respect de la méthodologie démocratique » ? Le Maroc est un Etat de droit. Il est aussi une monarchie constitutionnelle spécifique qui a ses particularités. Nous en sommes conscients et nous sommes pour ce système. Nous sommes un parti au service de notre pays et de ses institutions. Notre bataille sera menée dans ce cadre. Nous allons recourir à tous les moyens légaux que nous garantit la loi. D'autant plus que nous ne sommes pas un parti radical qui se prend pour le détenteur de la vérité absolue. Je ne cesse de dire et de répéter que le PJD est un parti politique qui est au service des institutions de son pays. Y a-t-il plus clair que cela. Je ne suis qu'un simple citoyen à la tête d'un parti politique qui considère que le mensonge est un péché et que la déstabilisation préméditée est rejetée. Au Maroc il y a une Constitution, des lois et une démocratie. Certes, elle n'est pas parfaite, mais elle est suffisante pour nous prémunir contre les dangers qui nous guettent. Je vais tout simplement recourir à la loi. Et tant que j'aurais le courage de démystifier ceux qui portent atteinte à nos institutions et aux principes de mon parti je le ferai. Ne pensez-vous pas que Fouad Ali El Himma défend les intérêts de son parti et qu'il est normal qu'il noue des alliances au détriment d'autres ? Il doit le faire dans un cadre conforme à la loi et à l'éthique. Ceci dit, il est libre dans ce qu'il fait, mais, en même temps, je suis convaincu que le dernier mot nous revient. Ce n'est pas parce que nous sommes les meilleurs, mais à cause de ces fausses notes qui commencent à donner une contre-résonance. D'ailleurs, plusieurs secrétaires de partis politiques commencent à exprimer des inquiétudes à son égard. Les Marocains savent ce qu'ils font. D'autant plus que nous ne sommes pas des ennemis. Qu'il comprend cela ! Nous sommes tous marocains et musulmans. En plus, nous ne sommes pas un parti de la périphérie. Lors des communales, nous sommes arrivés en tête dans les villes, alors comprenne qui veut.