Selon Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, le Maroc est parvenu à résister aux répercussions directes de cette crise sur le secteur financier. C'est un symposium de haut niveau que Bank Al-Maghrib a organisé, vendredi 29 mai à Marrakech. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), gouverneurs de banques centrales arabes, analystes financiers…étaient tous présents pour parler de la crise financière internationale et aussi pour célébrer le 50 ème anniversaire de Bank Al-Maghrib. Sous le thème «Le rôle des banques centrales et du FMI dans la détection et la gestion des crises financières : leçons de l'expérience récente», ce symposium a été l'occasion pour M. Strauss-Kahn de tirer les leçons de cette crise. «Nous n'avons pas été assez attentifs à l'explosion des crédits, à l'évolution des prix des actifs, au niveau de degré da la prise de risque…Mais, nous avons appris que la mondialisation est une réalité et qu'il y a un lien étroit entre l'économie réelle et l'économie financière», a affirmé le directeur général du FMI. «S'agissant du Maroc, il est parvenu à résister aux répercussions directes de cette crise sur le secteur financier, à la faveur de ses équilibres fondamentaux et des réformes structurelles qu'il adoptait ainsi que grâce à la solidité de son système bancaire et financier et à l'efficacité de son régime de change», a noté Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. «Toutefois, eu égard à son ouverture sur l'économie mondiale, le Maroc n'a pas échappé à l'impact de la crise économique sur les secteurs productifs, tributaires de la demande extérieure provenant notamment de l'Europe, premier partenaire du Maroc», a-t-il ajouté. «Le Maroc est touché par la crise car les cycles conjoncturels du Maroc et de l'UE sont fortement synchronisés. Cela s'explique par l'existence de divers canaux de transmission économique : commerce, tourisme, transferts de fonds de travailleurs migrants», a déclaré pour sa part M. Trichet. «À partir de la mi-septembre de l'année dernière, nous avons vu les économies émergentes être réellement touchées alors qu'elles avaient prouvé jusque-là une remarquable capacité de résistance à la crise financière et économique internationale», a indiqué le président de la BCE.