Avec la cession des contrats commerçants affiliés au Groupe des Banques populaires (BCP) au Centre monétique interbancaire (CMI), le projet de monétique nationale est enfin enclenché. Ce projet pilote sera suivi de la prise en charge par le CMI des contrats monétiques commerçants de toutes les banques marocaines. Le tant attendu projet de monétique nationale semble, enfin, prendre forme. Ceci, avec la signature, la semaine dernière, des actes de cession des contrats commerçants affiliés au Groupe des Banques populaires (BCP) au Centre monétique interbancaire (CMI). Concrètement, et en plus de l'équipement en terminaux de paiement électronique (TPE), les commerçants acceptant les cartes bancaires bénéficieront de l'entretien technique de ces appareils et d'une assistance opérationnelle et commerciale. Actuellement, et même si l'installation est gratuite pour le commerçant, la concurrence entre banques jouant sur le taux de commission, il était fréquent de voir des commerçants disposer de plusieurs TPE affiliés à plusieurs banques. Pour les détenteurs des cartes monétiques, cette nouvelle structure donnera accès à un réseau de commerçants affiliés plus large, mieux équipé et un service de paiement standardisé aux normes internationales. Dès l'achèvement de cette phase pilote avec la BCP, le CMI prendra en charge les contrats monétiques commerçants de toutes les banques marocaines et fournira des prestations techniques additionnels pour un certain nombre d'entre elles. Le but est d'assurer l'interbancarité des terminaux de paiements en reprenant les comptes commerçants de toutes les banques. Il sera l'interlocuteur unique pour les commerçants dans la mise en place des TPE. Il assurera l'interbancarité des TPE au niveau national en centralisant les demandes d'autorisation des TPE commerçants. Le commerçant connecté n'aura plus affaire directement à la banque dont il est client mais son terminal traitera avec le CMI. La demande d'autorisation pour un porteur national sera ensuite routée directement vers la banque émettrice sans passer par le réseau international VISA ou MasterCard. Il ne s'agit là que de la première phase d'un projet à trois étapes. Mastercard. La réalisation de cette phase était prévue pour fin 2003. Mais elle n'a pu être enclenchée que récemment. La deuxième phase consiste à assurer l'interbancarité des guichets automatiques bancaires. Le CMI jouera le rôle de switching pour assurer la compensation des transactions GAB. Tout porteur d'une carte bancaire marocaine pourra utiliser n'importe quel GAB de n'importe quelle banque pour ses opérations de retrait. La réalisation de cette deuxième phase est prévue courant de l'année 2004. En dernier lieu, le CMI aura pour mission de réaliser la migration vers la norme EMV. Il s'agit d'un nouveau système international de sécurisation des cartes à puce. Le CMI est ainsi chargé de faire évoluer les terminaux de paiement existants par l'acquisition de nouveaux terminaux agréés EMV. Pour l'heure, toutes les cartes bancaires marocaines sont à piste. Le CMI sera rémunéré grâce aux commissions sur transactions. Il prévoit également offrir des prestations forfaitaires aux banques telles que la gestion des GAB. A rappeler que, créé en 2001 à l'initiative des banques, le Centre Monétique Interbancaire fait office de centre acquéreur unique. Il est chargé de reprendre l'activité des 4 centres acquéreurs (La BP, la BMCE, Wafa Monétique, filliale de la Wafa Bank et Interbank qui regroupe 11 banques), ainsi que la partie acquisition (parc de terminaux de paiement électroniques et contrats commerçants).