Le nombre de cartes bancaires augmentant de manière constante, les Banques marocaines s'orientent vers une interopérabilité totale, grâce à la mise en place d'un centre acquéreur unique, le CMI. Malgré les fortes potentialités qu'il représente, le secteur de la monétique au Maroc est handicapé à plus d'un égard. Au faible taux de bancarisation, d'environ 18% et manque d'infrastructures s'ajoute l'interopérabilité incomplète qui caractérise le secteur. Créé en 2001 à l'initiative des banques, le Centre Monétique Interbancaire est chargé de reprendre l'activité des 4 centres acquéreurs actuels ( BCP, BMCE, WAFA ou réseau Interbank) ainsi que la partie acquisition (parc de terminaux de paiement électroniques et contrats commerçants). Non encore opérationnelle, la mise en place du CMI se fera en trois phases. La première est liée à l'interbancarité des terminaux de paiements. Le CMI reprend actuellement les comptes commerçants de toutes les banques. Il sera l'interlocuteur unique pour les commerçants dans la mise en place des TPE. Il assurera l'interbancarité des TPE au niveau national en centralisant les demandes d'autorisation des TPE commerçants. Le commerçant connecté n'aura plus affaire directement à la banque dont il est client mais son terminal traitera avec le CMI. La demande d'autorisation pour un porteur national sera ensuite routée directement vers la banque émettrice sans passer par le réseau international VISA ou Mastercard. La réalisation de cette deuxième phase est prévue pour fin 2003. La deuxième étape de cette action porte sur l'interbancarité des guichets automatiques bancaires. Le CMI assurera l'interbancarité des GAB. Il jouera le rôle de switching pour assurer la compensation des transactions GAB. Tout porteur d'une carte bancaire marocaine pourra utiliser n'importe quel GAB de n'importe quelle banque pour ses opérations de retrait. La réalisation de cette deuxième phase est prévue pour 2004. La migration vers la norme EMV (norme de carte bancaire à puce élaborée par Eurocard, MasterCard et Visa) est prévue dans une troisième phase. Le CMI est chargé de faire évoluer les terminaux de paiement existants vers la norme EMV. Il achètera les nouveaux terminaux agréés EMV. La mise en place du CMI fera en sorte que les commerçants ne disposeront plus de plusieurs TPE mais d'un seul. Aussi, les banques remettront au CMI la gestion des commerçants et n'auront plus pour mission que l'émission des cartes. Le commerçant aura le choix, pour chaque transaction, de ventiler ses crédits sur différents comptes. Actuellement, il n'a pas le choix car chaque terminal est relié à une seule banque. Le CMI sera rémunéré grâce aux commissions sur transactions. Il prévoit également d'offrir des prestations forfaitaires aux banques telles que la gestion des GAB.