La Cour spéciale de justice (CSJ) a reporté le procès au 16 mars prochain. Elle compte également convoquer de nouveaux accusés et juger, par contumace, trois mis en cause qui sont en état de fuite. Le procès de l'affaire du Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) a débuté, hier à Rabat, à la Cour spéciale de justice (CSJ). Les mis en cause sont poursuivis pour "détournement et dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir et complicité". La CSJ a décidé de reporter l'affaire, au 16 mars prochain, et ce pour deux raisons principales. Tout d'abord, la Cour souhaite convoquer de nouveaux accusés, impliqués, selon elle, dans la gabegie que la banque a connue pendant plusieurs années, et qui ne se sont pas présentés à l'audience d'hier. Ces accusés, dont le nombre n'a pas été déterminé, viendront donc s'ajouter aux dix-huit mis en cause dans cette affaire et qui devaient tous comparaître, en état de liberté provisoire, hier matin devant la Cour. Et pour cause, seuls quinze d'entre eux ont répondu aux convocations qui leur ont été envoyées par le procureur général du Roi auprès de la CSJ, Abdellah Hamoud. En fait, trois prévenus n'ont jamais répondu à l'appel de la Cour. Le magistrat chargé de l'instruction de cette affaire, n'a pas eu l'occasion de les écouter. C'est justement le deuxième motif du report du procès. La Cour spéciale de justice a l'intention d'appliquer la procédure par contumace à l'encontre de ces trois accusés. Parmi eux, figurent l'ancien P-DG du CIH, Moulay Zine Zahidi, en fuite depuis plusieurs mois, et R'kia Zirari, ancienne DG de la banque. Ces personnes seraient actuellement injoignables. Rappelons qu'un rapport portant sur la période allant de l'exercice de 1985 à celui de 1999, élaboré en 2000 par une commission d'enquête de la Chambre des représentants, avait fait état de plusieurs malversations et dépassements au sein du CIH. C'est ainsi que toute l'affaire a éclaté au grand jour. Par ailleurs, notons que le report du procès de l'affaire CIH intervient, quelques jours seulement, après l'adoption, par le Conseil de gouvernement, du projet de loi relatif à la dissolution de cette juridiction d'exception. D'ici le 16 mars, date du report du procès, la Cour spéciale de justice sera-t-elle toujours effective? C'est une question que se posent les personnes directement concernées et bon nombre d'observateurs. Contacté par Aujourd'hui Le Maroc, le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, a rappelé que ce texte doit passer par le circuit législatif classique, avant son entrée en vigueur. En clair, il s'agit tout d'abord de son adoption en Conseil des ministres. Ce dernier étant présidé par SM le Roi Mohammed VI. Etape suivante: son examen par les deux Chambres du Parlement, puis son adoption. "Enfin, la dissolution sera effective dès sa publication dans le Bulletin officiel", explique le ministre de la Justice. Et d'ajouter que "toutes ces étapes nécessitent du temps, d'autant plus que le texte ne pourra être examiné par le Parlement que lors de la session d'avril prochain".