C'est le défilé «Créateurs» présentant trois stylistes marocains qui a clôturé l'événement FestiMode, samedi 9 mai à l'ex-cathédrale du Sacré-Cœur. La mode marocaine ne se limite pas qu'au caftan. C'est ce qu'ont voulu démontrer les organisateurs de la troisième édition de FestiMode qui s'est déroulée du 7 au 9 mai à Casablanca. Le public a eu droit lors de cet événement, dont l'objectif est la mise en valeur de la création de la mode avant-gardiste au Maroc, à quatre défilés. Y ont été présentées les nouvelles collections des créateurs de mode marocains et des jeunes émergents, les dernières collections des créateurs espagnols invités et celles des nouveaux talents révélés par le concours Créateurope. «Nous avons réussi lors de cette édition à rassembler autour de FestiMode des délégations de plusieurs pays. Et ce pour créer un «networking» à l'international, un réseau de business et de collaboration avec les personnalités de la mode, d'Amsterdam, de France, d'Espagne et d'Allemagne entre autres pays de l'Europe», a indiqué à ALM Jamal Abdennasser, organisateur et co-fondateur de l'événement. Et d'ajouter : «Il s'agit pour nous à travers FestiMode de promouvoir les créations contemporaines au Maroc et faire comprendre qu'il existe au niveau de la mode marocaine, autre chose que l'habit traditionnel». Cette manifestation dont le travail s'étant tout au long de l'année permettra, également, à travers l'organisation d'ateliers internationaux, à la mode contemporaine marocaine de découvrir et de profiter de l'expérience de divers pays étrangers qui ont déjà tout un système pédagogique et économique établi. Aussi FestiMode se distingue cette année par son partenariat avec l'Association marocaine de l'industrie du textile (AMIT). Selon les organisateurs, cet élément constitue un premier pas vers l'industrialisation de la mode marocaine, et son intégration dans le circuit économique du secteur du textile. Ainsi, du fait de la mondialisation et de ses contraintes, l'AMIT a enfin pris conscience des ressources et des énergies créatives des stylistes marocains qui pourraient offrir la valeur ajoutée qui a longtemps fait défaut au textile national. Et dans cette même perspective, les organisateurs ont fait part de leur projet de lancement d'une école nationale de mode en 2010. Par ailleurs, c'est le défilé «Créateurs», présentant trois stylistes marocains, qui a clôturé en beauté Festimod, le samedi 9 mai à l'ex-Cathédrale du Sacré-Coeur. Le styliste Nourreddine Amir a ébloui l'audience par ses vêtements comparables à des sculptures. Ce «créateur-artisan» crée ses propres matières pour des vêtements hors du temps : du tissé main , du lin fin, de la laine bziouia, du raphia, du feutre, du fil métallique... tout est matière pour cet artiste original. Pour sa part, Saïd Mahrouf est un créateur inclassable. Il participe pour la troisième fois à FestiMode Casablanca. D'origine marocaine et de nationalité néerlandaise, Saïd Mahrouf envisage la mode comme un art, avec le rapport à l'espace que se doit d'avoir toute création artistique : une conception précise et réfléchie autour du corps et de l'espace. Le métissage des cultures est la principale source d'inspiration de Karim Tassi. Ses tenues traditionnelles d'horizons divers sont interprétées à la lumière des tendances urbaines et européennes. Rappelons que festiMode a permis à ces créateurs de présenter pour la première fois au Maroc leurs collections complètes. Et ce, malgré les contraintes de l'organisation, notamment le manque de mannequins. Ce qui a engendré de longs moments d'attente entre chaque défilé chose qui ne se produit pas dans les grands défilés du caftan.