Une étude réalisée par un ingénieur marocain, Abdessalam Taymi, montre que si la RATC loue ses bus d'une société privée, elle pourra envisager des profits dépassant les 2,5 millions de DH par an. Au moment où la ville de Casablanca prépare la privatisation de la RATC, un ingénieur marocain a mis au point une étude qui pourrait servir de bouée de sauvetage de la régie. Cette étude est relative à la création d'une société de location de bus, dont le client serait, entre autres, la RATC. En fait toutes les régies de transport urbain sont concernées. D'ailleurs l'étude a pris l'exemple de quatre régies. Celle de Casablanca, de Rabat, de Fès et de Meknès. L'ingénieur en question, Abdessalam Taymi, a commencé par remarquer que les dépenses de la RATC sont supérieures à ses recettes. Son endettement grossit de jour en jour, d'où l'impossibilité de renouveler son parc, déjà très vétuste. C'est ce qui explique la faillite de la RATC et la décision de sa mise en vente. "La solution que je propose a l'avantage de n'exiger aucun apport, ni des autorités de tutelle, ni des communes, ni des régies elles-mêmes", explique Abdessalam Taymi. La société se propose d'acquérir des bus neufs qui seront mis en location aux régies de transport urbain. Cette location est en fait une première dans la pratique de ce type de service au Maroc. "Les bus seront mis à la disposition des régies tous les jours de la semaine, en parfait état de fonctionnement et d'hygiène", souligne l'étude. Les horaires de mise à disposition et de retour seront adaptés à la demande de chacune des régies. Pour la RATC, Abdessalam Taymi envisage de fournir 300 bus, alors qu'aujourd'hui, la régie de Casablanca ne possède que 180 bus en état d'exploitation. Pour les régies de Rabat et de Fès, Taymi s'engage à livrer 200 bus pour chacune d'entre elles. Quant à celle de Meknès, l'étude estime son besoin à 100 bus. Actuellement la charge quotidienne pour un seul bus de la RATC atteint les 2.800 DH. Avec le système de location, ces charges ne dépasseront guère les 2.760 DH par jour et par bus. Sachant que la recette passerait de 888 DH par jour et par bus à environ 2.800 DH par jour et par bus. Toujours pour la RATC, l'étude évalue les pertes de cette régie à environ 123 millions de DH par an. En revanche, grâce au système de location que Taymi s'engage à mettre en œuvre, la RATC peut facilement renouer avec les bénéfices, puisque ses gains peuvent dépasser les 2,5 millions de DH par an. Pour ce qui est du nombre de personnes transportées, les avantages de la location sont clairs. Actuellement, la RATC transporte environ 20.000 clients par an. Ce chiffre peut passer à environ 119.000 par an, uniquement en faisant appel à la location des bus, telle qu'elle est proposée par Taymi. Ce dernier se chargera de tous les aspects supportés actuellement par la régie, notamment l'entretien des bus et leur dépannage. Grâce au système de la location, la régie peut se consacrer pleinement à son métier de base: le transport des citoyens. A noter que Taymi est en contact avec un fabricant asiatique de bus, l'un des plus important au monde qui produit pas moins de 8.000 véhicules annuellement. "Les prix que ce constructeur propose sont des plus compétitifs au monde", assure Taymi. En somme, cette formule originale proposée par Taymi sous-entend que la RATC ne doit pas être privatisée.