L'Iran d'Ahmadinejad et le Venezuela de Chavez créent un cadre de coopération militaire. La République islamique d'Iran et la République bolivarienne du Venezuela ont signé un accord de coopération militaire. La réunion ayant servi à l'établissement des différentes clauses de l'accord a été organisée le mercredi 29 avril à une heure tardive de la nuit. C'est ce qu'indique un communiqué du cabinet du président vénézuélien Hugo Chavez. Selon la même source, les discussions qui ont précédé la confection du texte et sa signature ont été menées par le chef de l'Etat bolivarien en personne avec le ministre iranien de la Défense, Mustafa Mohamed Nayar. Au terme de la cérémonie de signature, le ministre iranien a déclaré à la presse vénézuélienne que l'accord de coopération militaire entre Téhéran et Caracas «a pour objectif de préserver la paix et la tranquillité et ne représente aucune menace pour aucun peuple». Une manière iranienne de rassurer l'ensemble des pays de la région latino-américaine quant aux risques de se voir un jour envahis par le Venezuela. Mais, la déclaration, elle-même, trahit, peut-être, son auteur lorsqu'il dit que l'accord n'est pas une menace pour «les peuples» et non pas pour «les pays». Or, tout le monde sait que, les pouvoirs en place en Iran et au Venezuela sont très tentés par l'élimination de certaines frontières dont ils ne reconnaissent pas la légitimité. Dans le cas de l'Iran, les preuves ne manquent pas : la violation des frontières irakiennes au début des années 1980, l'affaire des îles émiraties de Tumb et d'Abou Moussa, ce qui se passe actuellement au Sud de l'Irak, etc. des affaires qui ne sont que des indices révélant l'existence d'intentions hégémoniques ayant pour finalité de reconstruire l'empire persan sur la base de l'expansion du chiisme politique et de la persuasion militaire en accédant à l'arme nucléaire. Pour le Venezuela, le président Chavez est un homme qui rêve de réunifier «la nation de la Grande Colombie» dont il estime être la réincarnation du fondateur Simon Bolivar. La Grande Colombie était composée de la Colombie, du Venezuela et de l'Equateur jusqu'à son éclatement en 1830. C'est pour cela que dès qu'il a consolidé son pouvoir en mettant les siens dans les postes clés de l'armée et de la sécurité et modifiant la Constitution, il s'est empressé de changer le drapeau national en y ajoutant une huitième étoile en hommage à Simon Bolivar et en changeant le nom officiel du pays qui est devenu, en 2006, la «République bolivarienne du Venezuela». Téhéran et Caracas ont donc des ambitions qui se ressemblent. Il n'est donc pas étrange qu'ils se soient tellement rapprochés ces dernières années. «Qui se ressemble, s'assemble !»