Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est arrivé à Caracas, où il a entamé mercredi une visite officielle au cours de laquelle il va rencontrerson homologue vénézuélien Hugo Chavez pour parler de coopération entre les deux pays. Depuis lundi des entrepreneurs des deux pays ont évalué à 70 le nombre d'accords de coopération susceptibles d'être signés par les deux présidents dans les domaines agricole, alimentaire, industriel, énergétique, scientifique et culturel. Ahmadinejad et Chavez ont resserré les liens entre leurs deux pays, une alliance qualifiée de "stratégique" par le leader vénézuélien et considérée comme un défi par les USA. Le Venezuela soutient notamment le droit de l'Iran à développer son énergie nucléaire à des fins pacifiques. Chavez a défendu Ahmadinejad lors des élections de juin dernier qui ont suscité de violentes manifestations en Iran. Les deux pays ont aussi des positions similaires au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ils envisagent de lancer des projets communs comme une banque binationale et des programmes de construction de logements, des usines d'assemblage de bicyclettes, d'automobiles et de tracteurs, ou encore de production alimentaire. Caracas constitue l'étape finale de la tournée d'Ahmadinejad en Amérique du Sud après le Brésil et la Bolivie, où le Pt Ahmadinejad y a reçu mardi le soutien de la Bolivie au "droit légitime" de pays comme l'Iran à développer le "nucléaire pacifique". Ahmadinejad, reçu avec les honneurs militaires pour une visite de six heures,a signé à La Paz des accords dans le domaine de la santé et de l'exploitation du lithium, concrétisant une coopération intensifiée depuis deux ans, avec un de ses alliés sud-américains. Après des entretiens à la présidence, Ahmadinejad et Morales ont dans une déclaration commune réaffirmé le "droit légitime de tous les pays à utiliser et développer l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, dans le cadre du droit international".Dans leur communiqué, ils condamnent la "double morale de certains" pays sur le nucléaire. Et demandent en particulier aux détenteurs de l'arme nucléaire qu'"en conformité avec leurs engagements internationaux (...) ils adoptent au plus vite les mesures nécessaires pour l'éliminer".La veille au Brésil, Ahmadinejad avait reçu un soutien similaire de Luiz Inacio Lula da Silva sur le nuclaire civil. La Bolivie, qui possède une dizaine de gisements d'uranium à l'état naturel, est devenue depuis “suspecte”” aux yeux de l'Occident".Les réserves d'uranium du pays n'ont jamais été communiquées, mais sont relativement modestes, selon des experts indépendants.Le directeur général sortant de l'AiIEA Mohamed El Baradei, en visite à La Paz en mars avait proposé à la Bolivie l'appui de l'AIEA pour explorer gisements et programmes d'usage civil de l'uranium. Morales et Ahmadenijad ont signé jeudi deux documents, dans la lignée d'un accord-cadre fin 2007 d'un montant de 1,2 milliards de dollars, une coopération de poids à l'échelle de la Bolivie, pays le plus pauvre d'Amérique du Sud.Ils portent sur l'aide par l'Iran à la construction de centres de dyalise, pour 1 million de dollars, et sur l'association de l'Iran au processus d'industrialisation du lithium, le métal mou considéré comme le futur "or gris" de la Bolivie, pour son usage dans les batteries de voitures électriques.L'Iran y sera notamment associé via l'échange d'informations scientifiques, la formation de spécialistes boliviens et l'étude de commercialisations possibles sur le marché iranien.