Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du Parti de la justice et du développement (PJD), met en exergue les mesures prises par son parti dans le cadre des préparatifs pour les élections du 12 juin. ALM: Dans quelle ambiance se font les préparations au sein du PJD pour les prochaines élections communales ? Lahcen Daoudi : Les préparations pour les élections se font actuellement sur le terrain. Nous sommes maintenant dans la phase de l'approbation des têtes de listes dans les grandes villes. Le 17 mai nous tiendrons une réunion à Rabat avec nos candidats à l'échelle nationale toujours dans le cadre des préparatifs pour les échéances du 12 juin. Nous aurons après des réunions à Salé, à Casablanca et à Agadir.
Quels sont les objectifs que le PJD souhaite atteindre pour les élections du 12 juin ? Pour l'instant, notre principal objectif est de choisir des candidats qui méritent de se présenter aux élections. Au sein du PJD, nous ne raisonnons pas en termes quantitatifs. Ce qui importe pour nous c'est la qualité. Là où nous n'avons pas de personnes qualifiée, nous nous abstenons de présenter des candidats. En dehors de cela, nous essayons de gérer notre position à l'intérieur des conseils communaux et d'adopter un discours qui soit réaliste et proche de nos électeurs.
Que pensez-vous du seuil de 12% de représentativité des femmes au sein des conseils locaux ? Le problème qui se pose dans ce cadre est celui de trouver des femmes qui veulent faire de la politique. C'est un problème relatif à l'implication dans la vie politique. Certes, le problème se pose moins au niveau des villes que dans le milieu rural. Ceci dit et encore une fois, là où on n'aura pas de femmes qualifiées nous n'allons pas présenter des candidates. Quels sont à votre avis les enjeux des prochaines élections ? Les prochaines élections communales constituent un enjeu national. Le Maroc vient de bénéficier d'un Statut avancé auprès de l'Union européenne. Il faudra désormais rompre avec certaines pratiques du passé notamment l'usage illégal de l'argent. En plus, les partis politiques doivent s'engager à présenter des candidats honnêtes et qualifiés pour mener à bien la gestion des affaires locales. Malheureusement, certains partis politiques présentent des candidats corrompus. Il y a des partis qui cherchent à s'acquérir le maximum des sièges au sein des conseils locaux au détriment des intérêts de la patrie. Les partis politiques ne doivent plus raisonner en termes quantitatifs. Ce qui importe le plus c'est la qualité de l'élu et ce afin de garantir des élections honnêtes et transparentes.
Certains responsables de votre parti soupçonnent le ministère de l'Intérieur d'entamer une pré-campagne électorale. Qu'en pensez-vous ? Le problème c'est que le ministère de l'Intérieur manque de veille stratégique pour que le point de départ des élections soit «clean». Et si ce n'est pas le cas. C'est de cela que naît le doute. Il faut que le ministère de l'Intérieur adresse des messages forts. Nos médias font de la publicité pour certains partis politiques et non pas pour d'autres. Certains quittent un parti politique pour un autre sans que le ministère de l'Intérieur n'agisse. C'est dangereux pour notre démocratie. Il faudra mettre un terme à la transhumance politique et il faudra démocratiser nos médias.