Majid El Ghayeb, DG de l'ONP, dévoile les différentes visions et les programmes de l'Office national des pêches pour rehausser le secteur. ALM : Globalement, l'année 2008 a constitué un bon cru pour la pêche côtière et artisanale marocaine. Qu'en est-il pour la région Atlantique Centre ? Majid El Ghayeb : Effectivement, en 2008, et malgré les difficultés conjoncturelles induites par la hausse des cours mondiaux du pétrole, le total des débarquements a dépassé les 930.000 tonnes pour une valeur de 4,5 milliards de dirhams, soit une progression de 13% en poids et de 22% en valeur, en comparaison avec l'année 2007. En ce qui concerne la région Atlantique Centre, qui s'étend d'Imessouane au nord de Tan Tan au Sud, elle a enregistré une progression annuelle en valeur de l'ordre de 11%. Agadir compte bien tirer un meilleur profit des ressources halieutiques pour s'assurer un développement fort et durable. Quelle serait votre contribution dans ce sens ? Vous n'êtes pas sans savoir que la région de Souss-Massa-Draa et un certain nombre de partenaires œuvrent, avec les principaux acteurs de la filière, à la mise en place du pôle halieutique d'Agadir. De son côté, l'ONP s'attache à améliorer la compétitivité du secteur et plus particulièrement la compétitivité des opérateurs de la région à travers plusieurs projets telles que la gestion du port de pêche par l'ONP, la modernisation de la flotte locale, la mécanisation des opérations de déchargement et la construction d'une nouvelle halle au poisson. Ces projets sont de nature à apporter un appui à la mise en place du pôle halieutique d'Agadir. Au niveau régional, plusieurs projets d'encadrement de la pêche artisanale ont été mis en place ou sont prévus. Et quels sont donc les projets immédiats les plus saillants pour Agadir et sa région ? On compte la construction de la halle au poisson de nouvelle génération au port d'Agadir, pour un investissement de plus de 66 millions de dirhams, qui sera fin prête en 2010. Cette nouvelle halle introduira de nouveaux concepts, dont la séparation des flux des personnes et des produits, le contrôle de la température entre 12 et 16° C et l'informatisation de l'ensemble du processus de commercialisation. A l'instar de l'informatisation de la commercialisation au niveau du comptoir d'agréage du poisson industriel, le processus sera généralisé aux autres halles et comptoirs d'agréage de la région. Par ailleurs, l'ONP sera amené à prendre en charge la gestion du port de pêche de manière intégrée. Ce qui permettra de mieux gérer les débarquements, d'offrir de meilleurs services aux professionnels, d'améliorer la qualité, la traçabilité et la valorisation des produits de mer. L'apport du port de pêche est déterminant pour l'amélioration de la compétitivité du secteur. Concernant la pêche artisanale, un nouveau point de débarquement aménagé, à savoir celui de Tifnit formera des micro-pôles de développement et contribuera à l'amélioration des conditions de vie et de travail des artisans-pêcheurs ainsi qu'à la préservation des produits et leur valorisation.