La mise en place par Bank Al-Maghrib d'un nouveau système de reprise de liquidité pour absorber la sur-liquidité du marché monétaire exercera un effet baissier des taux. L'immobilier notamment pourrait en profiter. Avec 13.8 milliards de DH, l'adjudication du 13 janvier dernier aurait marqué ce début de l'année par l'importance de son offre et dénote d'un regain d'intérêts de la part des investisseurs pour les bons du Trésor. Selon les analystes de la BMCE Capital Markets, plusieurs facteurs ont favorisé ce contexte. En premier lieu, la baisse par la banque centrale du taux des reprises de liquidité. En second, l'anticipation par les opérateurs d'une détente des taux obligataires. « En outre la sur-liquidité persistante (malgré un regain de tension passager sur les taux jj), devrait pousser les investisseurs à rechercher les rendements actuels sur le marché ce qui pourrait renchérir les prix des bons du Trésor », estiment les analystes. En plus, la mise en place par Bank Al-Maghrib d'un nouveau système de reprise de liquidité pour absorber la sur-liquidité du marché monétaire aura un impact certain. Les banques commerciales peuvent ainsi placer leur argent directement au niveau de Bank Al Maghrib au taux de 2,25 %. « Ce qui aura comme conséquence une baisse des taux, notamment le taux immobilier, au cours des prochains mois », estime Sébastien Henin de CFG Marchés. Du côté du marché primaire, l'émission d'une nouvelle ligne 52 semaines assimilée, n'a pas découragé les investisseurs à soumissionner sur cette maturité, ainsi pas moins de 1.500 Mds ont été offerts sur la nouvelle ligne. Le moyen terme de son côté a perdu plus de 23 bps (la maturité 5 ans), tandis que le long terme (la maturité 15 ans) perd 5 bps. Enfin la satisfaction par le trésor de seulement 32 % de l'offre, en évitant certaines, maturités malgré leurs décotes (ex : 10 ans), risquerait fort bien d'attiser la détente des taux obligataires lors des prochaines adjudications. « D'ailleurs, force est de constater que le marché secondaire a d'ores et déjà intégré cette baisse », précisent les analystes BMCE Capital Markets. En effet les taux constatés sur ce compartiment du marché sont décalés par rapport à ceux constatés une semaine auparavant. L'année 2003 restera dans les annales de la sphère financière nationale comme une année riche en évènements. Le succès quasi-inespéré de La privatisation de 80% de la régie des tabacs, la sortie très réussie du trésor sur le marché international, et les différentes manœuvres opérées par la banque centrale pour éponger la sur-liquidité, sont autant de facteurs qui ont marqué la sphère financière au cours de cette année. Aussi les décisions d'investissement et de gestion d'actifs entreprises par les intervenants et les gestionnaires de la place ont toutes -ou presque- été motivées par les différentes lectures qui ressortaient des analyses des spécialistes du marché. « Ces événements une fois pris en compte par les différents protagonistes du marché financier deviennent nécessaires voire indispensables à l'élaboration d'une vision juste pour accompagner son évolution », est-il relevé dans la rétrospective 2003, Marchés Monétaire et Obligataire de la BMCE Capital Markets. Le 16 juillet 2003, le Trésor encaisse un chèque de 14.08 milliards de dirhams, suite à la privatisation de la Régie des tabacs. C'est la deuxième plus grosse opération de privatisation réalisée par l'Etat marocain après celle de Maroc Télécom ( 23.34 milliards de dirhams). Le succès remporté par l'opération a eu un impact fort positif sur le budget de l'année 2003. La décision prise par la banque centrale de relever le coefficient de la réserve monétaire de 10% à 14,5 % en décembre 2002, a forte influencé le comportement du marché en début de l'année 2003. Les taux monétaires, locomotives incontestables des taux obligataires ont subi un réel traitement de choc suite à cette décision, et pour cause, ce n'est pas moins de 6.000 mds de dirhams qui ont été ponctionnés du système. Parallèlement à cette décision BAM a procédé à une baisse des taux directeurs qui passent le 26/12/03 de 3.75% à 3.25% (taux de l'avance en pension à 7 jours). « Saluée par le marché, cette baisse des taux a contribué à modérer la flambée des taux courts, sans pour autant empêcher leur ascension », est-il relevé.