La Banque centrale vient de communiquer sur l'état de l'excédent des liquidités bancaires pour l'année 2002. Celui-ci a progressé pour atteindre 8 milliards de DH. L'Institut d'émission a mis en place plusieurs instruments pour assurer une gestion souple de cet excédent. Mais, la vigilance reste toujours de mise. La dernière sortie de Bank Al-Maghrib a été attendue à plus d'un titre. A l'ordre du jour, l'état des liquidités bancaires. Sujet qui intéresse aussi bien les opérateurs que les analystes économiques. Selon les chiffres communiqués par la Banque centrale, l'excédent des liquidités bancaires s'est inscrit en hausse pour l'année écoulée pour atteindre à fin novembre 2002, 8 milliards de DH contre 6,5 milliards à fin décembre 2001. Selon les responsables Bank Al-Maghrib, cette progression s'explique pour plusieurs raisons, notamment l'accroissement des transferts de marocains résidants à l'étranger. Comment alors faire face à cet excédent de liquidités bancaires et assurer sa bonne gestion ? Ahmed Benabdollah, directeur de crédit et des marchés des capitaux à Bank Al-Maghrib indique à cet effet que la Banque a décidé fin décembre dernier d'augmenter le taux de la réserve monétaire de 4% (14% contre 10%). A travers cette mesure, le montant la réserve monétaire s'est établi à 21 milliards DH contre 15 milliards DH. Selon M. Benabdollah, cette initiative a entraîné le gel durable auprès de la Banque centrale de 6 milliards DH. Et de préciser que «le remboursement le 2 janvier 2003 d'une échéance de la dette publique extérieure de l'ordre de 2 milliards de DH, il a été procédé à la résorption de l'excédent des liquidités constaté à cette date». Toujours à ce propos, le directeur de crédit et des marchés des capitaux à Bank Al-Maghrib relève que cette mesure a permis de «remettre les banques en banque». Explications: Le 9 janvier, plusieurs institutions bancaires de la place ont demandé le refinancement de la Banque centrale. Bank Al-Maghrib a en effet déployé une enveloppe budgétaire de l'ordre de 350 millions DH. Précisons, à ce sujet, que le refinancement de ce type a été interrompu depuis 16 mois. Autant de mesures à travers lesquelles, la Banque Centrale cherche à assurer une gestion plus flexible de l'excédent des liquidités bancaires. Dans ce sens, la politique de Bank Al-Maghrib, toujours vigilante, s'inscrit dans la régulation du marché monétaire tout en veillant au respect des équilibres internes et externes. Pour l'année 2002, cette politique s'est traduite sur le terrain par la baisse des taux directeurs des opérations de la Banque. A ce registre, M. Benabdollah indique que les taux appliqués aux avances sur appels d'offres à 7 jours et aux avances à 5 jours ont été réduits à deux reprises au cours de l'année dernière de 100 points de base au total pour être ramenés respectivement à 3,25% et 4,25%. Et de poursuivre que le taux servi sur les reprises de liquidités a été abaissé, lui aussi, en mai dernier, de 3 à 2,5%. Quant au taux du marché monétaire interbancaire, il est passé de 4,44% en 2001 à 2,97% en 2002.