Aziz Daouda livre son point de vue sur le phénomène de l'immigration des cadres techniques et des athlètes marocains à l'étranger. ALM : Comment expliquez-vous le flux migratoire des athlètes marocains aux pays du Golfe ? Aziz Daouda : Il n y a pas que les sportifs qui sont tentés de changer de cieux. Evidemment, ceux-ci sont plus médiatisés que les autres, mais généralement la raison principale est relative au volet matériel. C'est la tentation financière qui pousse et motive ce genre de décision. Qu'es-ce qui manque pour redore, l'image de l'athlétisme national ? Globalement, la situation du sport au Maroc est loin d'être à la hauteur des aspirations de la jeunesse marocaine. Il y a une faiblesse manifeste, voire malheureuse en matière de stratégie et de planification. On signale aussi une faiblesse en matière de structures d'accueil qu'ils s'agit d'associations de clubs, d'infrastructures ou encore d'encadrement technique. Depuis le début de la saison, de jeunes athlètes et des entraîneurs ont changé de lieu. Quel commentaire faites-vous de cette situation ? Les entraîneurs marocains sont très sollicités notamment dans l'épreuve du demi-fond. Si peu d'entraîneurs sont partis aujourd'hui, cela ne veut pas dire que d'autres ne vont pas les suivre bientôt. Ils sont plus de trente entraîneurs marocains en athlétisme qui sont au service d'autres pays. Aujourd'hui en athlétisme, il n y a pas un seul club capable de donner un salaire acceptable à un entraîneur. Seule la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA) peut payer convenablement les entraîneurs. Par le passé, la fédération donnait des indemnités à ceux qui encadraient les unités locales de présentation des jeunes athlètes. Aujourd'hui, malheureusement même cette formule a été abandonnée. Comment évaluez-vous le niveau actuel de l'athlétisme au Maroc ? Pendant près de 20 ans soit jusqu'en 2006, le Maroc a fait partie des dix meilleurs pays du monde en athlétisme. Nous avons gagné16 médailles olympiques et plus de soixante-dix médailles dans différents championnats du monde, j'espère que cela va continuer. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi de ne devrait pas continuer.