Quatre athlètes marocains, qui avaient pris part aux derniers championnats du monde de cross-country, qui ont eu lieu le week-end dernier à Bruxelles, ont fait défection. La nouvelle s'est propagée comme une drainée de poudre. Quatre athlètes marocains, qui avaient pris part aux derniers championnats du monde de cross-country, qui ont eu lieu le week-end dernier à Bruxelles, ont disparu dans la nature. Aujourd'hui, aucune explication n'a été fournie par les responsables de la FRMA. Mais une chose est sûre : lesdits athlètes ont tout prévu pour réussir leur coup. Certes, ces derniers n'étaient pas munis de leurs passeports, mais il y avait quelqu'un derrière pour leur faciliter la tâche. Ces athlètes? Il s'agit de deux garçons Driss Bouaâoui, Moulay Abdelhak Sobhi, qui faisaient partie de l'équipe juniors, et deux filles, Souad Al karbouchia et Nadim Drissia, de l'équipe seniors. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», Aziz Daouda, directeur technique national, ne cache pas son amertume. «Dommage pour notre pays. Ce qui s'est passé ne fera que ternir notre image à l'étranger», a déclaré Daouda, avec beaucoup de regret. Toujours selon ce dernier, lesdits athlètes, quatre et non pas cinq, ont été rapprochés par des managers qui leur ont promis de les prendre en charge tout au long de leur séjour en Hollande, en plus d'une carrière professionnelle prometteuse. Daouda, qui avait déclaré quelque temps auparavant qu'il était trop tôt pour avancer la thèse de défection, en est, aujourd'hui, presque certain. Lui qui croyait que les deux athlètes, Bouaâoui et Sobhi, étaient en visite chez un ami qui réside en Belgique. La défection, c'est devenu monnaie courante. Cette affaire n'est pas la première du genre. Ces dernières années, les cas se sont multipliés pour se ressembler. «C'est un classique. Des jeunes sur lesquels on a beaucoup misé, mais qui, en fin de compte, optent pour l'immigration clandestine dans l'espoir dans un avenir meilleur», a tenu à préciser le directeur technique national. Avant cette affaire de Bruxelles, il y a eu celle des neuf athlètes de l'équipe nationale universitaire qui ont disparu dans la nature il y a, de cela, deux ans. Et il n'y a pas que l'athlétisme qui est touché par le syndrome de l'immigration clandestine. Tout le monde se souvient de ce qui s'est passé au Canada et la défection de certains joueurs de l'équipe de Settat qui devait participer à un tournoi de football à Montréal. Il y a environ une année, l'équipe nationale de volley-ball féminine, qui avait pris part un tournoi en Espagne, avait disparu sans laisser aucune trace. Le rugby, lui aussi, n'a pas été épargné avec cette fameuse histoire des 13 faux rugbymen qui ont fait défection en France. Faute de perspectives, d'horizon, de moyens, de conditions socio-économiques favorables, d'encadrement, les jeunes sportifs naviguent à vue. Pour eux, la seule solution pour s'épanouir et aspirer à un avenir plus rose est de quitter le pays. Or, ils ont oublié que les grands noms du sport national ont fait leurs preuves ici au Maroc avant de devenir des stars. «Ce sont surtout les jeunes qui sont sollicités. Pas les grands. Qu'est-ce qu'on fait ? On ne fait plus participer les jeunes à ce genre de compétition ?. Je me rappelle lors des championnats du monde en salle de Bercy, un officier de l'armée française est venu rapprocher nos jeunes athlètes», a fait remarquer Daouda. Un autre cas qui vient, encore une fois, tirer la sonnette d'alarme.