Profitant d'un stage de préparation en France, deux joueurs du WAC, Abdelwahed Elkaoutar et Tarik Koubi, en plus de Boubghi, l'entraîneur des gardiens, ont pris la poudre d'escampette. Depuis mars dernier, 14 sportifs marocains, toutes disciplines confondues, se sont volatilisés à l'étranger. Le « h'rig » est devenu le sport préféré de nos athlètes. Depuis quelque temps, les cas se multiplient pour ne pas se ressembler. Les derniers en date : ceux des joueurs du Wydad de Casablanca : Abdelwahed Elkaoutar, Tarik Koubi et l'entraîneur des gardiens Boubghi. En stage de préparation à Saint-Etienne en France, lesdits joueurs ont saisi l'occasion pour prendre la poudre d'escampette. Boubghi était le premier à disparaître dans la nature, avant que les deux autres joueurs ne lui emboîtent le pas. Contacté par « Aujourd'hui Le Maroc » pour avoir plus d'explications sur ce sujet, le président des Rouge et Blanc, Abdelilah Menjra, était injoignable. Plus que jamais, les dirigeants des Rouge et Blanc sont dans l'embarras. C'est la première fois que des joueurs du WAC font défection. Selon une source bien informée, avant le départ de l'équipe du WAC, Boubghi ne figurait pas sur la liste des joueurs qui devaient se rendre en France. Ce n'est qu'après l'intervention d'un ex-grand joueur du club que Boubghi a été sélectionné. Pour les deux autres joueurs, la seule version avancée jusqu'à maintenant c'est qu'ils ont pu récupérer leurs passeports à l'insu du secrétaire général du club. Le même scénario s'est produit, il y a presque trois semaines. Profitant de leur stage de préparation de la saison 2004-2005 dans la localité de Rojales (est de l'Espagne), où ils devaient prendre part à des tournois de football avant de rentrer au pays, six joueurs de l'équipe de l'Ittihad Tanger, dont Homani, Abdellaoui, Tarik Skindi, Cherkaoui et Jamil, ont disparu dans la nature sans laisser aucune trace. Ce n'est pas la première fois que le football est victime du syndrome de l'immigration clandestine. Tout le monde se souvient de ce qui s'est passé au Canada et la défection de sept joueurs de l'équipe de Settat qui devait prendre part à un tournoi de football à Montréal. À signaler que le cas des joueurs de l'IRT était le deuxième du genre en l'espace d'une semaine. Éliminé dès le premier tour des Jeux Olympiques d'Athènes, l'haltérophile marocain, Yassine Zouaki, a quitté le village olympique sans donner signe de vie. Depuis mars dernier, 14 athlètes, toutes disciplines confondues, ont fait défection à l'étranger. Du jamais vu. Lors des derniers championnats du monde de cross-country, qui ont eu lieu au mois de mars à Bruxelles, quatre athlètes ont pris la fuite. Il s'agit de deux garçons Driss Bouaâoui, Moulay Abdelahak Sobhi, qui fait partie de l'équipe juniors, et deux filles, Souad Al karbouchia et Nadim Drissia, de l'équipe seniors. Football, athlétisme, haltérophilie… le « h'rig » touche de plus en plus de nouvelles disciplines. Et ils sont de plus en plus nombreux à voir en la défection l'unique alternative pour sauver leur carrière. Mais, au jour d'aujourd'hui, le record des «haraga» est détenu par le rugby. Il y a presque deux ans, 13 joueurs de rugby avaient pris la poudre d'escampette, alors que le club français, qui les avait invités, ignorait complètement qu'ils étaient de faux-rugbymen. Reprise par le journal «Le Monde», l'affaire avait fait l'effet d'une bombe. Autres cas : les neuf athlètes de l'équipe nationale universitaire. Il y a environ une année, l'équipe nationale de volley-ball féminine, qui avait pris part un tournoi en Espagne, avait fait de même. Tout cela dans le silence le plus total de nos responsables. Faute de perspectives, de moyens, de conditions socio-économiques favorables, d'encadrement, les jeunes sportifs sont livrés à eux-mêmes. Pour eux, la seule solution pour s'épanouir et aspirer à un avenir meilleur est de quitter le pays. Ils ont oublié que les grands noms du sport national ont fait leurs preuves ici au Maroc avant de devenir des stars. Hicham El Guerrouj, par exemple.