Trois athlètes de l'équipe nationale juniors qui prendront part aux prochains championnats du monde juniors, du 13 au 18 courant à Grosseto, se sont vus refuser le visa d'entrée en Italie. Parmi eux : la star montante du 1500m Abdelâati Iguider. La nouvelle a fait mal. Retenus par le directeur technique national, Aziz Daouda, pour représenter le Maroc lors des 10èmes championnats du monde juniors d'athlétisme, prévus du 13 au 18 juillet à Grosseto (Italie), certains athlètes de l'équipe nationale se sont vus refuser l'octroi de visa par les services consulaires italiens à Rabat. Privés des jeux, faute de visa, chose pas facile à digérer pour un jeune athlète, cela a soulevé l'indignation de la Fédération royale marocaine d'athlétisme qui considère que ce refus est injustifié. Car, selon un communiqué rendu public, la FRMA a pris toutes les dispositions nécessaires et remis tous les documents requis en bonne et due forme et présenté les garanties nécessaires aux autorités consulaires italiennes qui ont agi avec une totale indifférence. Plus encore, il a fallu effectuer plusieurs démarches avant que le consulat d'Italie à Rabat ne délivre, vendredi dernier, trois visas (un athlète, un entraîneur et un kiné). Trois visas, seulement, sur les six demandes formulées. Parmi les trois athlètes dont la demande de visa été rejetée : la star montante du 1500m Abdelâati Iguider. Considérant cette décision comme injuste, le président de la FRMA, M'Hamed Aouzal, a adressé une lettre de protestation au président même de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), M. Lamine Diack lui demandant de mettre en application d'urgence les règles régissant l'organisation des compétitions mondiales en matière de droit d'entrée légitime et obligation de tout athlète engagé par son pays au territoire du pays hôte. Mais le mal est déjà fait. Chez les consulats, on n'est pas tenu d'avancer les motifs du rejet de la demande de visa. Mais, cela doit avoir des liens avec les dernières défections des athlètes marocains, dont la dernière en date est celle des quatre athlètes, qui avaient pris part aux derniers championnats du monde de cross-country, qui ont eu lieu à Bruxelles : Driss Bouaâoui, Moulay Abdelahak Sobhi, qui faisait partie de l'équipe juniors, et deux filles, Souad Al Karbouchia et Nadim Drissia, de l'équipe seniors. Affaire qui est passée un peu sous silence avant qu'Aziz Daouda ne monte au créneau pour confirmer la thèse de défection. «Dommage pour notre pays. Ce qui s'est passé ne fera que ternir notre image à l'étranger », avait-il déclaré, avec beaucoup d'amertume. À rappeler qu'avant leur départ pour Bruxelles, lesdits athlètes avaient été rapprochés par des managers qui leur avaient promis de les prendre en charge tout au long de leur séjour en Hollande, en plus d'une carrière professionnelle prometteuse. L'affaire de Bruxelles n'est pas la première du genre. Ces dernières années, les cas se sont multipliés pour se ressembler. C'est devenu un classique chez nos athlètes. «Des jeunes sur lesquels on a beaucoup misé, mais qui, en fin de compte, optent pour l'immigration clandestine dans l'espoir d'un avenir meilleur », avait déclaré Daouda. Il y a presque deux ans, neuf athlètes de l'équipe nationale universitaire avaient disparu dans la nature. « Ce sont surtout les jeunes qui sont sollicités. Pas les grands. Qu'est-ce qu'on fait ? On ne fait plus participer les jeunes à ce genre de compétition ? » s'interrogeait, alors le directeur technique national, sans donner de solutions au phénomène de « fuite des jambes », dont notre pays souffre depuis plusieurs années. Le cas du Bahreïni, d'origine marocaine, Rachid Ramzi, est venu encore une fois lever le voile sur la réalité de l'athlétisme au Maroc.