Aziz Daouda revient sur le rendement de la sélection nationale à Berlin et sur l'évaluation qui a été faite par la FRMA . ALM :Comment avez-vous évalué la participation marocaine ? Aziz Daouda : Je pense que nous avons dépassé la phase d'évaluation. Tout un chacun s'est fait une idée précise de ce qu'est devenu l'athlétisme dans notre pays. Le sport qui nous a le plus rendus heureux des années durant est en train de souffrir. Les masques sont tombés. Je pense que pour le moment le mieux est de faire baisser la pression et de laisser travailler sereinement les institutions nationales pour sortir l'athlétisme de l'ornière. La FRMA a qualifié les résultats de ces Mondiaux de «conformes aux pronostics». Comment réagissez-vous à cette évaluation? C'est normal. La FRMA essaye de faire passer la pilule. Elle l'a fait de manière très gauche de l'avis de tous. Ce communiqué déplace la responsabilité vers les athlètes et l'encadrement technique. Voilà ce qui est sous-entendu quand on dit que les résultats étaient attendus. À moins que ce ne soit une manière freudienne de reconnaître que c'est la suite logique de la débâcle entamée depuis trois ans au Japon et consolidée à Pékin. Deux athlètes ont été écartés pour dopage. Quel est votre commentaire sur cette affaire? Je pense que chacun comprendra que dans cette affaire on n'a récolté que ce que l'on a semé. On a fermé les yeux et les oreilles quand des athlètes se sont débinés des contrôles. On a recruté des soi-disant cadres au passé sulfureux et j'en passe. À votre avis que faut-il faire? En toute sincérité, je n'ai pas de formule magique car il n' y en a pas. Ma petite expérience me dit qu'il faut recommencer à zéro hélas, car on est tombé bien bas. Mais pour recommencer, il faut déjà être humble, admettre ses erreurs et écouter. Or, jusqu'aujourd'hui, le communiqué de la FRMA le consacre bien, l'autisme est bien là. Les apprentis prophètes sans imagination ni projets ni compétences ne veulent pas démordre et lâcher du lest.