La réhabilitation et la réinsertion des détenus sont au cœur des préoccupations de la délégation générale de l'Administration pénitentiaire. Les prisons au Maroc se transforment progressivement en un lieu de redressement et de requalification. L'administration pénitentiaire, dirigée par Hafid Benhachem, son délégué général, œuvre pour la promotion de la situation des prisons. L'administration est désormais ouverte sur les associations de la société civile dans le cadre des dispositions de la loi. M. Benhachem affirme que les établissements pénitentiaires entament des dialogues avec l'ensemble des organismes œuvrant dans ce domaine. En effet, en 2008, les associations de la société civile ont organisé 762 visites à des prisons contre 531 une année auparavant durant laquelle le Conseil consultatif des droits de l'Homme a entrepris 13 missions dans ces établissements. Les autorités judiciaires ont, quant à elles, effectué 700 visites en 2008, tandis que le juge de l'application des peines s'est rendu à 359 reprises dans les prisons. L'on assiste également à un effort d'humanisation des prisons. Cet objectif s'inscrit dans le cadre des Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI. Les prisons sont avant tout un instrument de requalification et de réinsertion. L'alimentation, la médicalisation et la formation des détenus sont au centre des préoccupations de la délégation générale de l'administration pénitentiaire. «Au niveau des services de santé, la médicalisation fait partie des dépenses coûteuses pour le budget de la délégation, surtout que les établissements pénitentiaires offrent gracieusement ces services aux pensionnaires qui bénéficient de contrôles médicaux périodiques, que ce soit à l'intérieur de la prison ou dans les établissements hospitaliers, sur autorisation du médecin traitant qui est un fonctionnaire de l'Administration pénitentiaire», explique M. Benhachem. La délégation générale compte 107 médecins parmi ses fonctionnaires, aux côtés des médecins spécialistes conventionnés avec cette institution pour fournir les soins nécessaires à l'ensemble des détenus. En 2007, le nombre des contrôles effectués au profit des détenus est passé à 265.840, alors qu'il n'était que de 238.323 quatre ans auparavant. La délégation générale s'est en outre employée à augmenter les dépenses de soins qui se situent entre 3 et 4 dirhams par jour contre 0,7 DH auparavant, en plus de la prise en charge totale des frais des opérations chirurgicales dans les cas qui nécessitent une telle intervention. L'Administration pénitentiaire a suspendu, depuis la nomination de Hafid Benhachem à sa tête, plus de cinq directeurs de prison et plus de 20 gardiens et fonctionnaires qui ont enfreint les dispositions de la loi ou qui ont manqué à leur devoir. La suspension de ces responsables montre la détermination de l'administration à aller de l'avant dans le cadre de l'amélioration du rendement de l'administration et d'opérer une rupture avec les pratiques déloyales. Il faut signaler en outre que les cas de violence sont en permanente régression grâce aux efforts de développement des ressources matérielles et humaines de l'administration. Concernant le taux de mortalité au sein des prisons, M. Benhachem affirme que le nombre de décès n'a pas dépassé l'année précédente 125 cas. Un taux qui reste normal aux yeux du délégué général puisque 32% des cas sont dus à des maladies chroniques. Les suicides sont rares et 66% des cas de décès sont enregistrés dans les établissements hospitaliers. Concernant les chantiers de réforme de l'Administration pénitentiare, M. Benhachem affirme qu'il sera procédé à la mise en place de six centres pénitentiaires modernes, et ce, pour alléger la surcharge des prisons.