Lors des festivités du soi-disant 33e anniversaire de la création de la RASD, célébrées vendredi, le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, a réitéré la menace du retour aux armes. Encore une fois, le chef du Polisario a renoué avec le langage guerrier. Inaugurant vendredi les festivités devant commémorer le prétendu 33ème anniversaire de la création de la RASD, Mohamed Abdelaziz n'a rien trouvé de nouveau à proposer que la vieille nouvelle menace de la reprise des hostilités contre le Maroc. Il a invité «tous les Sahraouis à se préparer pour toutes les éventualités». La chanson est connue. Les fausses notes, également. Cette menace, faut-il le préciser, est intervenue alors que le nouveau médiateur onusien dans l'affaire du Sahara, Christopher Ross, devait achever, vendredi à Paris, une tournée qui l'a conduit à Rabat, puis Tindouf, Alger et Madrid. Tandis qu'à Paris, Christopher Ross exprimait l'espoir de trouver une issue politique négociée au conflit, épaulé par le Quai d'Orsay, qui a réaffirmé son soutien à l'offre marocaine d'autonomie, le chef du Polisario n'a pas trouvé mieux à avancer qu'un discours belliqueux passé de mode. Pas plus, d'ailleurs, que son ministre de «la guerre», le dénommé Ould Al Bouhali. Un discours qui à l'évidence résonne faux, compte tenu des efforts déployés par le nouvel émissaire onusien pour relancer les négociations. On est loin de l'accueil enthousiaste réservé par le front Polisario à la nomination de Christopher Ross, ainsi que par son mentor algérien. En clair, l'appel lancé par le diplomate onusien au Polisario pour faire prévaloir «un esprit de réalisme» n'a pas été du goût de ce dernier. «Cet appel déjà lancé par le prédécesseur de M. Ross, en l'occurrence Peter van Walsum, implique une reprise des négociations sur la base des précédentes résolutions du Conseil de sécurité», relève Mohamed Talib, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes. «Cela veut dire que les négociations ne reviendront pas à la case départ, comme le souhaitaient le Polisario et en particulier l'Algérie qui s'est jetée à fonds perdus dans l'entreprise de sabotage du plan marocain pour octroyer un statut d'autonomie aux provinces sahariennes», explique-t-il. Le responsable au Conseil royal évoque le lancement par Alger, ainsi que par le front Polisario, d'une «campagne visant à mettre en doute les efforts déployés par le nouveau diplomate onusien». «En reprenant le langage de la menace, les dirigeants du Polisario comptent mettre la pression sur Christopher Ross», a-t-il clarifié. Mais jusqu'où le Polisario peut-il se hasarder à ce jeu de «discrédit» vis-à-vis des diplomates onusiens ? Las, les pays occidentaux ne tolèrent plus cette partie de cache-cache. Rappelons que, en pleine tournée maghrébine de Christopher Ross, Madrid et Paris, pour ne citer que ces pays occidentaux influents, ont réitéré leur soutien à l'offre marocaine d'autonomie, soulignant que cette offre constitue, encore et toujours, la seule base pour les négociations. Le Polisario, ainsi que l'Algérie, qui pariaient sur un changement de position de la part des grandes puissances occidentales, sont encore une fois appelés à se rendre à l'évidence. L'autonomie, surtout l'autonomie, et rien que l'autonomie.