Le Maroc s'est élevé contre l'utilisation politique et médiatique de la libération de prisonniers détenus dans les geôles du Polisario. Le gouvernement rappelle que 1028 personnes marocaines demeurent détenues sur le sol algérien. Le gouvernement marocain, tout en accueillant avec soulagement l'annonce du retour de 115 compatriotes qui étaient détenus en Algérie du fait du conflit imposé au Maroc suite à la récupération de ses provinces sahariennes, réprouve l'exploitation politique et médiatique de la situation telle qu'elle s'illustre dans les opérations de libérations antérieures étalées sur plusieurs années. Un communiqué du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, rendu public à la suite de l'annonce de la libération par les mercenaires du polisario de 115 détenu Marocains «à la demande du gouvernement espagnol», rappelle que « le Maroc a suivi avec un extrême intérêt les efforts soutenus de l'Union européenne visant à obtenir la libération de toutes les personnes marocaines détenues sur le sol algérien dans les geôles du Polisario». A cet égard, les autorités marocaines « regrettent profondément qu'en dépit des positions clairement exprimées à ce sujet par la communauté internationale, seuls 115 détenus soient concernés par la récente annonce sur les 1117 personnes encore retenues en Algérie». En attendant, parmi ces détenus croupissant encore en sol algérien 1028 «subissent une durée de captivité qui dépasse 20 ans», rappelle le gouvernement qui «réprouve l'exploitation politique et médiatique de la situation des personnes détenues en Algérie, telle qu'elle s'illustre dans les opérations de libérations antérieures étalées sur plusieurs années, en fonction de circonstances et d'opportunités politiques manifestes et a des fins de propagande, sans lien aucun avec le caractère humanitaire de cette question». Le gouvernement saisit cette occasion pour appeler « la communauté internationale, notamment le conseil de sécurité des Nations Unies et toutes les instances concernées à exercer toutes les prérogatives pertinentes en vue d'assurer leur libération sans condition, ni aucun nouveau retard », eu égard à la fois aux normes pertinentes du droit international humanitaire et l'age, l'état de santé et la longue durée de captivité de ces détenus. Le Maroc réitère également son engagement à «coopérer avec le CICR et à le soutenir dans sa mission visant à obtenir la libération et le rapatriement des 1117 Marocains détenus en Algérie, sans nouveaux délais». Le polisario avait annoncé en fanfaronnade, le 2 janvier, la libération de 115 prisonniers de guerre marocains, « à la demande du président du gouvernement espagnol Jose Maria Aznar, qui assure actuellement la présidence de l'UE». Le Maroc ne retient plus aucun détenu du polisario depuis une amnistie royale prononcée l'année dernière.