Mobilisation de 3.853 Ha du foncier public, réalisation de 200.000 unités d'habitat avec des investissements de près de 52 milliards DH, lancement du fonds de garantie «Daman Assakan», le secteur de l'immobilier s'intéresse désormais à la classe moyenne. Deux conventions qui donnent un sacré coup de fouet à l'immobilier marocain. À la clé, une assiette foncière publique de 3.853 hectares, 200.000 unités d'habitat à réaliser, 14 pôles et zones urbains à créer en plus de 28 programmes d'habitat dans 32 villes et centres répartis. Le tout dans 11 régions du Royaume avec un investissement de près de 52 milliards de dirhams. Lundi 16 février, au Palais Royal à Fès, SM le Roi Mohammed VI a présidé la cérémonie de signature de deux conventions relatives au dispositif de soutien à l'habitat social et au lancement d'un nouveau produit au profit de la classe moyenne «Daman Assakan». Pour le dispositif de soutien à l'habitat social, la première convention porte sur la mobilisation du foncier public pour la mise en œuvre de programmes d'habitat social au profit des démunis et de la classe moyenne. Cette convention a été signée par Salahedine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, Taoufiq Hejira, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, Najib Laraichi Badaoui, président du directoire du Holding d'aménagement Al-Omrane et Youssef Benmansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Pour «Daman Assakan», la convention a été signée par MM. Mezouar, Hejira, Othman Benjelloun, président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et Hoceine Aitaoui, directeur général de la Caisse centrale de garantie (CCG). Ce nouveau fonds dispose des ressources financières de près d'un milliard de dirhams. Lors de cette cérémonie de signature, le ministre de l'Economie et des Finances a souligné que le gouvernement va œuvrer, en application à ces deux conventions, à prendre de nouvelles mesures visant l'élargissement de la marge d'aide à la classe moyenne. Il a précisé que ces mesures reposent sur la mise à la disposition des promoteurs immobiliers à des conditions préférentielles de 3.853 hectares du foncier public pour la réalisation de projets d'habitat à faible coût, l'habitat social et l'habitat dédié à la classe moyenne en vue de préserver la cohésion sociale. Pour sa part, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace a relevé que le gouvernement aspire à réduire le déficit en logements à 27% à l'horizon 2012, tout en intensifiant les interventions visant la mise à niveau des agglomérations de l'habitat anarchique. Le foncier qui sera mobilisé dans ce sens permettra la réalisation de 200.000 habitats, dont un tiers consacré à l'habitat à faible coût (140.000 dirhams), a indiqué M. Hejira, précisant que le reste sera réparti, à parts égales, entre l'habitat social et l'habitat au profit de la classe moyenne. Dans la loi de Finances 2009, le gouvernement a voulu soutenir le logement social. Le budget alloué au secteur de l'habitat a enregistré une augmentation de 9% pour atteindre un montant de 2,57 milliards de dirhams. Cette loi propose également la prorogation de la réduction de 50% de l'IS ou de l'IR pour les promoteurs immobiliers qui construisent 1.500 logements sociaux dans le cadre de conventions conclues avec l'Etat entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2010. Ces deux nouvelles conventions viennent donc impulser le secteur de l'immobilier marocain. L'année 2008 a été marquée par la construction de 231.000 logements, dont 129.000 unités sociales. Soit une hausse de 14% par rapport à 2007, ce qui a contribué à un renforcement de la consommation de ciment qui s'est établie à 14 millions de tonnes en 2008, en progression de 9,9 % par rapport à l'année 2007. De plus, les crédits accordés au secteur immobilier ont enregistré un surcroît de 46,8% à fin novembre 2008 en glissement annuel. Le secteur de l'habitat a créé 50% des nouveaux emplois en 2008 Durant les cinq dernières années, le secteur de l'habitat a enregistré un accroissement annuel de 9 % contre 5 % pour l'ensemble de l'économie nationale, avec une part de 110 milliards de dirhams d'investissements en 2008 (+50 % au niveau national), contre 69 milliards de dirhams en 2004. Le secteur a aussi permis la création de plus 208.000 postes d'emploi additionnels durant la même période, dont 65.000, soit 50 % des nouveaux emplois. Il a fait savoir que les crédits bancaires alloués à l'immobilier ont, quant à eux, quadruplé pour atteindre 153 milliards de dirhams en 2008, avec une amélioration des conditions de financement, notamment la baisse des taux d'intérêt.