Les grands projets de construction au Maroc vont de l'avant comme prévu, tandis que de nouveaux projets issus du secteur public et privé voient le jour. L'année 2009 verra la réalisation d'un certain nombre d'améliorations dans les principales agglomérations ainsi qu'une mise à niveau des infrastructures à travers le Royaume, notamment grâce à la mise en œuvre de nouvelles stratégies d'urbanisation. En dépit d'une conjoncture économique internationale incertaine, les mégaprojets se déroulent comme prévu au Maroc. Saïda, le projet phare du Plan Azur, un investissement engagé par le gouvernement portant sur la construction de six nouvelles stations balnéaires le long des côtes atlantique et méditerranéenne, devrait être inauguré cet été, et comptera 29 hôtels et une capacité d'hébergement totale de 30.000 lits. De même, Morocco Mall, qui sera à terme le plus grand centre commercial de l'Afrique du Nord moyennant un investissement de 250 millions de dollars, devrait ouvrir ses portes en 2010 comme convenu, tandis que la société saoudienne Siama, dotée d'un capital de 85 millions de dollars, entamera cette année à Marrakech la construction d'un complexe hôtelier qui offrira un terrain de polo. «C'est le moment idéal pour les constructeurs car le coût des matériaux de construction connaît une forte baisse en raison du ralentissement de l'économie», a déclaré Ammar Abdelhadi, directeur général de Siama, à la presse locale. Il a ajouté que le groupe était susceptible d'économiser jusqu'à 30% si les travaux commençaient sur le champ. Le secteur public est tout aussi dynamique, avec plusieurs projets de construction prévus au cours des 11 prochains mois. Au cours d'une cérémonie à Tanger le 7 janvier dernier, le Roi Mohammed VI a révélé les détails de la prochaine phase de développement du complexe Tanger-Med, une zone portuaire commerciale et industrielle sur les berges du détroit de Gibraltar. Cette nouvelle phase de développement porte sur la mobilisation de 3.000 ha de terrains qui seront partie intégrante de la plate-forme industrielle. Dans le cadre de l'extension du port, le Terminal 2 a été mis en service et les terminaux 3 et 4 entreront en service en 2012. Deux jours plus tard, le Roi Mohammed VI donnait le coup d'envoi des travaux de réalisation de la troisième tranche de développement de la zone franche de Tanger, d'un coût de 430 millions de dirhams (50,74 millions de dollars). Le programme d'investissement, au titre de la troisième tranche, porte sur l'aménagement et la viabilisation d'une zone réservée aux équipements automobiles (80.000 m2), la construction de 50.000 m2 de bâtiments industriels et la réalisation d'une zone tertiaire constituée d'espaces communs (restaurants et salle de conférence). Par ailleurs, Al Omrane, la société d'aménagement publique, a récemment lancé la construction dune nouvelle ville près de Tanger. Bapisée «Ch'Rafate», elle offrira une gamme de logements diversifiés, une zone industrielle, des espaces verts ainsi que des écoles et des hôpitaux. Ch'Rafate sera construite moyennant un investissement de 2,9 milliards de dollars dans le cadre du programme «Villes nouvelles» engagé par le Royaume, qui envisage la création de 15 nouvelles villes afin de désengorger ses agglomérations saturées, en particulier les villes côtières. Ch'Rafate sera réalisée sur 1300 hectares d'ici 2020 et offrira quelque 30.000 nouveaux logements à près de150.000 habitants. La question du développement urbain marocain est devenue pressante, alors que la croissance économique du Royaume alimente les villes d'un flux massif de nouveaux habitants. Le gouvernement a récemment publié sa Stratégie nationale de développement urbain (SNDU), selon laquelle 59% de la population du Royaume vit en ville tandis que plus de 1 million de Marocains ont quitté leurs villages pour s'installer dans des zones urbaines entre 1994 et 2004. Signe d'une volonté de progrès continu, le gouvernement a récemment achevé la réhabilitation de 30 villes dans le cadre de son programme «Villes sans bidonvilles», qui entend déloger quelque 280.000 ménages vivant actuellement dans l'un des 70 bidonvilles du pays pour leur attribuer une habitation sociale. Les infrastructures constituent un autre volet prioritaire. Le réseau autoroutier marocain continue de s'étendre rapidement, et atteint actuellement 900km de long. Après l'inauguration du nouvel axe autoroutier Marrakech-Chichaoua le 5 janvier dernier, ont commencé les travaux portant sur l'extension de la route reliant Rabat à Casablanca, estimés à 120 millions de dollars. Au terme de ce chantier, un tronçon d'une longueur de 57,3 km connaîtra un élargissement à 6 voies. Si la mauvaise conjoncture économique internationale est source de pessimisme, certains restent optimistes. Selon Mourad El Bied, PDG d'El Alami Holding, les défis actuels constituent une réelle opportunité pour consolider le secteur. «Ces dernières années ont vu une arrivée massive de nouveaux constructeurs sur le marché qui ont acheté des terrains et ont commencé à construire. Aujourd'hui, ils se retrouvent dans une situation difficile», a déclaré M. El Bied à OBG. • Oxford Business Group 3 février 2009