Zahra Hindi, la jeune chanteuse de blues sera en concert à l'institut français de Meknès et à El Hajeb, les 30 et 31 janvier. Cette révélation de la nouvelle scène marocaine évoque ses choix artistiques et ses influences. ALM : Que représente pour vous ce concert à Meknès et à El Hajeb ? Zahra Hindi : C'est important toujours pour moi de revenir au Maroc et de jouer mes morceaux dans le pays dans lequel je suis née et où je suis restée jusqu'à l'âge de 13 ans. Par ailleurs, ce concert s'inscrit dans la préparation de mon premier album qui sortira au printemps 2009. En fait, il s'agit dans ce concert d'enregistrer la chanson live de cet opus. Et pour faire, cela fait une semaine que je suis avec mes musiciens en résidence d'artistes à l'Institut français de Meknes. Comment s'intitule votre premier album ? Le nom n'est pas encor fixé jusqu'à maintenant. Mais, il se pourrait qu'il s'intitule «Zahra Hindi» Le magazine américain «The Wire» vous a décrite comme la fille spirituelle de Django Rheinhardt et Billie Holiday. Comment vous, vous définissez ce style ? J'essaie de faire le mélange de toutes les musiques que j'ai entendues pendant mon enfance notamment le jazz et le blues, la musique folk (Bob Dylan), le reggae, la musique africaine (Ali Farka Touré, Youssou' Ndour...) en plus de la musique amazighe et arabe. Je m'intéresse à toutes les cultures et j'ai envie que ma musique soit universelle et réunisse des gens de divers horizons. Je voudrais qu'elle s'inscrive dans la pluralité.
Vous chantez en premier lieu en anglais, puis en amazigh. Comment expliquez-vous cela ? Ce sont là les premières langues qui m'ont bercée. Les premières chansons que j'ai chantées et écoutées étaient en anglais. Et puis je trouve que cette langue ressemble un peu avec sa grammaire et sa prononciation, à l'amazigh, ma langue maternelle. J'aime quand, par exemple je suis à Londres et que les gens dansent sur ma musique ne sachant si elle est en anglais ou en amazigh. Aussi, j'ai envie de promouvoir l'amazigh, langue à laquelle j'ai un attachement particulier. Ainsi, mon album contiendra deux chansons en amazigh. Aussi, je fais toujours un clin d'oeil à la culture arabe à travers ses mélodies que j'exploite souvent. De quels instruments vous jouez ? Je joue de la guitare et du piano, mais je ne suis pas pour autant instrumentiste. Je suis chanteuse, compositrice et auteur. Et je produis également mon album. Ainsi mon travail s'apparente plus à celui d'un artisan. Quels sont les sujets que vous abordez dans vos chansons ? Dans mes chansons, je parle beaucoup de la femme, de l'affirmation de soi, de l'amour et de l'unité. Puis quand je chante, je veux que les gens entendent mon esprit universaliste. Vous faites beaucoup de scènes. Est-ce un choix ? Ma priorité c'est le live. Au Maroc, j'ai connu la musique dans la rue, dans les fêtes et les lieux publics. La culture de la musique est toujours une occasion pour réunir les gens pour les faire danser et entrer en communion. C'est particulier au Maroc. Et c'est ce qui m'intéresse à chaque fois que je suis en concert ici ou ailleurs. En plus au Maroc, il n'y a pas de réelle industrie du disque. Ainsi pour toucher les gens il faut faire le maximum de scènes.