Lors d'une rencontre avec José Daboub, DG de la Banque mondiale, Salaheddine Mezouar a contesté le contenu des rapports de la Banque mondiale qui ne reflètent pas de manière objective les progrès accomplis par le Maroc. Après les chiffres du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Maroc conteste aujourd'hui les rapports de la Banque mondiale. De passage au ministère de l'Economie et des Finances, à Rabat, vendredi 23 janvier, Juan José Daboub, directeur général de la Banque mondiale, a rencontré Salaheddine Mezouar qui a exprimé son mécontentement quant aux divers rapports établis par cette institution sur le Maroc. Doing business, rapport MENA, perspectives de l'économie mondiale… Ce sont-là quelques documents qui font foi pour chaque opérateur économique pensant à investir dans tel ou tel pays. Les informations y figurant placent toujours le Maroc dans des rangs au-dessous de ses aspirations et de ses efforts. En août dernier, le Haut commissariat au plan (HCP) avait qualifié l'approche du PNUD dans l'élaboration de l'Indice du développement humain (IDH) de partielle et statique. Quelques mois après, c'est au tour de Salaheddine Mezouar de réclamer une révision des chiffres publiés par la Banque mondiale. Saisissant cette occasion, le ministre de l'Economie et des Finances a émis, lors de cette réunion de vendredi dernier, des réserves quant au contenu des publications de la Banque mondiale. Pour lui, le contenu «ne reflète pas de manière objective les réels progrès accomplis par le Maroc». À ce propos, M. Mezouar a invité la Banque mondiale à prendre, dans les meilleurs délais, toutes les dispositions nécessaires pour corriger cette situation. A la veille de sa réunion avec le ministre de l'Economie et des Finances, l'émissaire de Rober Zoellick a été reçu par le Premier ministre Abbas El Fassi. Accompagné de Daniela Gressani, vice-présidente de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale, Juan José Daboub devait faire des visites sur le terrain et des rencontres avec des représentants du secteur privé et de la société civile. Au menu de cette rencontre avec le directeur général de la Banque mondiale, il y avait aussi les mesures pour le développement humain au Royaume. M. Mezouar a appelé la Banque mondiale à appuyer le Maroc dans la mise en œuvre de sa stratégie dans les domaines de la santé et de l'éducation, ainsi que pour la mise en place d'une deuxième phase de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Pour l'énergie et l'eau, le ministre a invité la Banque à poursuivre son appui aux programmes de réformes engagés par le Maroc dans ces deux secteurs. Au sujet de la crise financière que traverse le monde et son impact sur le Royaume, M. Daboub a indiqué que «les mesures entreprises par le Maroc l'ont préparé à faire face à la crise financière internationale». «Ces mesures permettront au Maroc de se prémunir contre d'autres chocs», a-t-il ajouté lors cet entretien avec Salaheddine Mezouar. Après avoir salué les réformes économiques entreprises dans le Royaume, le directeur général de la Banque mondiale a exprimé la volonté de la Banque de renforcer son appui aux efforts de développement économique et social au Maroc. La lutte contre la pauvreté, l'infrastructure et l'assistance technique arrivent en tête des secteurs soutenus par cette institution.