Dans la région de Doukkala-Abda, c'est le secteur du tourisme qui draine le plus d'investissements avec 23 milliards DH sur les six ans d'existence du Centre régional d'investissement (CRI) de cette région. ALM : Quels sont les secteurs qui attirent le plus d'investissements à Doukkala-Abda ? Mohamed Lemrabet : Cette région regorge de potentialités économiques dans plusieurs secteurs d'activités. Les secteurs-clés aujourd'hui sont le tourisme, l'industrie, l'habitat qui sont pourvoyeurs d'emploi et créateurs de valeur ajoutée. L'habitat accapare la première place en matière de nombre de projets d'investissement avec 34% projets ayant reçu l'avis favorable de la commission d'investissement. Le tourisme, quant à lui, draine le plus d'investissements avec 23 milliards DH sur les 6 ans d'existence du CRI. L'habitat et l'industrie ont attiré respectivement, 8 et 7 milliards DH sur la même période. El Jadida s'est faite une place sur la carte du tourisme avec la station Mazagan. Quelle est votre vision du tourisme dans cette région ? La station Mazagan fait partie du programme national de développement des infrastructures touristiques du plan Azur. Le groupe international Kerzner s'est chargé de l'aménagement de ce site. À Souiria Laqdima (30 Km au sud de Safi) un groupe ibérique s'est intéressé à une zone particulièrement magnifique. Il aménagera une méga-station balnéaire avec des golfs, des hôtels haut standing, des villas et autres équipements socio-culturels. À Sidi Abed, un aménageur Kuweto-Marocain a été chargé d'aménager le site pour un projet dédié au tourisme intérieur, dans le cadre du programme Biladi. Nous sommes donc interpellés à accompagner ce secteur. Notre stratégie étant de drainer le plus d'investissements qui valorisent les sites touristiques. Pour y aboutir, plusieurs actions ont été entamées, notamment l'aménagement des sites, (Les corniches de Safi et d'El Jadida, de Souiria Laqdima) le démarchage des investisseurs, la communication autour des potentialités de notre région… Comment se porte le secteur du BTP à Doukkala- Abda ? Comme évoqué auparavant, le secteur du BTP est un important vecteur de développement. Avec la forte demande qui existe, l'engouement des grandes villes avoisinantes de notre région (Casablanca, Marrakech), la construction de l'autoroute et l'amélioration du niveau de vie, Safi et El Jadida voient leurs capacités se développer, notamment dans le domaine du BTP. C'est le secteur qui attire le plus de projets d'investissements. La région Doukkala-Abda est connue aussi pour son agriculture. Quel est le potentiel de développement du secteur agroalimentaire ? Vous savez que Doukkala- Abda est un grenier pour l'agriculture marocaine. Nous sommes à 40 % de la production nationale de la betterave sucrière, 12 % du cheptel national bovin, 8% du cheptel ovin, 25 % de la production laitière nationale. La région regorge également de produits du terroir (capres, funegreq, truffes, cumin). Ce secteur offre plusieurs opportunités d'investissement pour la valorisation de cette production. L'industrie agroalimentaire offre une mine d'idées de projets, tant pour les petites entreprises que pour les grandes. Le développement de ce secteur à Safi et à El Jadida a permis aujourd'hui d'avoir une main-d'œuvre qualifiée et un savoir-faire exploitable. De grands groupes opèrent dans cette région tels, que Néstlé, Centrale Laitière, Caprel, Cosumar, Safi Land,… Quels sont les autres secteurs porteurs que le CRI encourage ? En plus du tourisme, de l'industrie, du bâtiment et de l'agriculture, les autres secteurs présentent aussi un intérêt, notamment les mines (le Gypse, la Barytine, le Klinkers), l'artisanat (la poterie, la jellaba Saisia) et la pêche. Safi et El Jadida, laquelle des deux villes intéresse le plus les investisseurs ? Les deux villes intéressent les investisseurs. Mais comme vous le savez, l'investisseur avant d'implanter son projet mène son étude de faisabilité et son analyse Swot. À partir de là, plusieurs paramètres sont pris en compte. Souvent le critère de rentabilité l'emporte dans le choix d'une destination, même si parfois d'autres facteurs sont privilégiés, notamment la proximité avec un grand pôle productif ou une logistique appropriée. Qu'en est-il du programme Moukawalati dans cette région ? Pour le programme Moukawalati, 70 entreprises ont démarré. Elles génèrent 188 postes d'emploi. Le CRI de la région Doukkala- Abda accorde une attention particulière à la petite entreprise. L'accompagnement des jeunes créateurs d'entreprises et de coopératives fait partie des missions du CRI. Nous œuvrons également dans la promotion de l'esprit d'entreprises au milieu des jeunes. C'est dans ce cadre que nous avons conclu des conventions avec des partenaires notamment la Fondation Banque Populaire pour la Création d'entreprises avec qui nous avons accompagné 75 jeunes entrepreneurs dont 29 ont eu leur financement bancaire.
Vous avez choisi de certifier le CRI Doukkala- Abda selon la norme ISO 9001 version 2000. Quel est l'état d'avancement de ce projet ? Le Centre régional d'investissement de la région Doukkala-Abda, soucieux depuis sa création d'améliorer la qualité des prestations et des services rendus, a choisi la démarche qualité pour satisfaire davantage les besoins de sa clientèle. Accompagné d'un bureau spécialisé, le staff du CRI a identifié les processus de travail, la politique et les objectifs qualité ainsi que toutes les autres composantes de cette démarche. Des modules de formation ont été ainsi organisés en faveur du personnel visant l'harmonisation du travail selon la norme ISO 9001 version 2000. L'adoption de cette norme internationale, témoigne de l'intérêt qu'accorde le CRI Doukkala- Abda à la satisfaction de sa clientèle qui reste au cœur de sa politique générale. C'est une vision basée sur une approche volontariste que le management a choisie et que ses collaborateurs ont adoptée. Ils œuvrent ensemble pour l'aboutissement de cette démarche qualité au cours des deux premiers mois de l'année 2009, par l'accréditation d'un bureau international reconnu pour ce genre de certification.