Maâti Benkaddour, chef du groupe Rassemblement et Modernité, a été élu mardi président de la Chambre des conseillers, au deuxième tour d'un scrutin qui a mis en compétition cinq candidats de la majorité et de l'opposition. Le parti du Rassemblement national des indépendants a finalement gardé la présidence de la Chambre des conseillers, après l'élection mardi de son conseiller Maâti Benkaddour à la tête de cette institution. Maâti Benkaddour, chef du groupe Rassemblement et Modernité, succède ainsi au défunt Mustapha Oukacha, décédé en novembre dernier. Il a emporté un total de 145 voix contre 74 pour Mohamed Fadili du groupe Haraki (Mouvement populaire), au terme du deuxième tour d'une élection qui a mis aux prises cinq candidats appartenant à des partis de la majorité et de l'opposition. Les candidats de la majorité se constituaient, outre Maâti Benkaddour, de Zoubida Bouayad (USFP) et de Mohamed Ansari (parti de l'Istiqlal), tandis que les partis de l'opposition étaient représentés par Driss Radi (Union constitutionnelle) et Mohamed Fadili (Mouvement populaire). Selon des observateurs, l'élection de Maâti Benkaddour ne fait que confirmer le leadership du RNI en tant que première force à la Chambre des conseillers. Ce parti, qui préside également la Chambre des représentants, compte un total de 84 sièges dans la deuxième Chambre, depuis qu'il a contracté une alliance avec le groupe Authenticité et Modernité. Les réactions recueillies auprès des autres candidats à la présidence de la Chambre des conseillers sont unanimes sur ce constat. «L'élection s'est déroulée dans le strict respect de la transparence», admet le conseiller MP Mohamed Fadili, qui affirme n'avoir enregistré «aucune intervention de la part du gouvernement». Le même son de cloche est relevé chez les dirigeants d'un autre parti de l'opposition, en l'occurrence le parti de l'Union constitutionnelle. Interrogé sur ce scrutin, Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC, a dit «respecter le résultat électoral». «On ne se fâche pas quand les règles du jeu démocratique sont respectées», a-t-il affirmé, en réponse à une question sur la sortie au premier tour du candidat UC Driss Radi. Si les avis sont unanimes sur la transparence de l'élection, il n'en demeure pas moins que cette élection a suscité quelques réserves. Mohamed Fadili enregistre, avec une pointe d'amertume, le fait qu'un seul parti, soit le RNI, prenne les commandes aussi bien de la première que de la deuxième Chambre. «Il n'est pas logique que le RNI garde la main sur les deux Chambres du Parlement», a-t-il estimé. Mais passons, car il y a une autre «grosse déception» incarnée par la non-élection de Zoubida Bouayad à la tête de la Chambre des conseillers. Contactée par ALM, la candidate USFP a fait état de «résistances devant la candidature des femmes à des postes de responsabilité, malgré la volonté politique exprimée à haut niveau». «Il y a eu le courage d'un parti politique (NDLR, l'USFP) qui a présenté une femme, conformément à ses valeurs et convictions, mais malheureusement ce message n'a pas été intercepté par les partis dits démocrates et modernes», a-t-elle relevé, remerciant tous ceux qui ont soutenu sa candidature. «Il faut voir dans le soutien à la candidature féminine un appui à la modernité et à la démocratie», a-t-elle affirmé. Maâti Benkaddour, bio-express Maâti Benkaddour est né le 1er juillet 1947 à Ouled Hriz (province de Settat). De formation universitaire, M. Benkaddour est membre du bureau exécutif du Rassemblement National des Indépendants (RNI), dont il a été membre du Conseil national depuis 1978. Il a été député à la Chambre des représentants de 1984 à 1992 et parlementaire à la Chambre des conseillers depuis 1997, où il a assuré la présidence du groupe du RNI de 1997 à 2008. Il présidera, à partir d'octobre 2008, le groupe parlementaire Rassemblement et Modernité à la 2ème Chambre. M. Benkaddour, qui a présidé la commission des ressources humaines au sein du Conseil consultatif de l'Union du Maghreb Arabe, est également membre du Conseil supérieur de l'enseignement et du Conseil régional de la région de Chaouia-Ouerdigha.