Le comportement boursier de Longometal Afrique intrigue. Après avoir cédé sa filiale armatures industrielles, on se fait maintenant l'écho d'une probable OPA lancée par la SNI. Sur le front des hausses à la Bourse de Casablanca, Longometal Afrique inscrit la meilleure performance de ces derniers jours. Avec un cours atteignant les 12 DH en janvier 2003, le dernier cours affiché le mardi 29 juillet dernier s établit à plus de 54 DH. Ainsi, un taux de progression de 450 % relève de l'exploit. C'est pourquoi, les interrogations au sujet d'une telle performance sont multiples. L'une des explication viendrait de la filiale armatures de la société qui, conformément aux orientations du Conseil d'administration du 17 février 2003, a ouvert son capital à deux partenaires dans le secteur de l'armature. Il s'agit de Sonasid, le sidérurgiste national, et le Groupe Canovas, société française spécialisée dans la production industrielle des armatures pour le béton. « Cette opération permettra à la société de prendre appui sur le savoir-faire et l'assistance technique ainsi que les moyens financiers de ces partenaires et de développer ainsi le marché de l'armature », précise le communiqué de Longometal Afrique publié le 16 juin dernier. La ventilation de la cession est de 51 % du capital à Sonasid et 34 % au Groupe Canovas. Le montant global de la transaction est de 10,5 MDH. La formule de gestion trouvée porte sur « un contrat de location-gérance, tout en bénéficiant d'une option de remonter au tiers du capital », ajoute le communiqué. Par ailleurs, des informations en provenance du marché font état d'une éventuelle Offre publique de rachat (OPR) probablement lancée pour la SNI (58 % du capital de Longometal Afrique) afin de procéder à une radiation future. Contacté, le Conseil déontologique des valeurs mobilière (CDVM) affirme que le gendarme de la Bourse n'a pas été saisi par une telle demande. « Pour l'heure, la seule information stratégique portant sur le titre Longometal Afrique est celle communiquée en date du 16 juin 2003 », déclare Mohammed Otmane Amrani, adjoint au Directeur du CDVM. De son côté, le management de la société est resté injoignable…suite à différents conseils, est-il précisé. En attendant une confirmation éventuelle d'une telle information, il est à relever que les comptes de Longometal Afrique n'ont cessé de se détériorer davantage au terme de l'année 2002. Le chiffre d'affaires n'a pas dépassé 163,6 millions de DH, en régression de 27 % par rapport à 2001. Cette baisse s'explique par l'insuffisance des ressources financières disponibles, ce qui a fortement handicapé l'activité de négoce de l'entreprise. De ce fait, la société affiche pour 2002 une nouvelle perte de l'ordre de 24,0 millions de DH contre 15,7 millions de DH une année auparavant. Ce résultat prend en compte le montant des indemnisations de départ du personnel pour 10 millions de DH. Face à cette situation endémique de l'entreprise, un plan de restructuration a été adopté. L'activité négoce a dû se défaire de six agences pour concentrer l'effort sur un seul site de stockage et de vente. Les cessions d'actifs, entamées en 2002, ont rapporté 30 millions de DH, dont l'impact a été nul sur le résultat de l'exercice du fait de la réévaluation du bilan effectué antérieurement et des provisions constituées. Par contre, avec la filialisation de l'activité armatures industrielles, à fort potentiel, son développement futur ne peut qu'être mieux assuré. L'adosser à des valeurs sûres comme Sonasid et Canovas est de nature à la booster davantage. D'ailleurs, cette activité est très porteuse eu égard aux chantiers engagés dans le nord particulièrement. Le nouveau port Tanger-Med est une source de deux point de croissance pour Sonasid. L'impact positif pour l'ensemble des filiales est assuré.