Six capsules de cocaïne, 70 reconnaissances de dettes, 51 chèques, 9 cartes bancaires et trois cartes de correspondant de journaux, tel a été le lot saisi chez un trafiquant de drogue et père de trois enfants. Tout le monde le respecte, l'apprécie et le craint. Au moins aux quatre coins de la capitale économique. Surtout dans l'ancienne médina et au centre-ville de Casablanca. «Boubker Jdahim, l'ex-préfet de police de Meknès et l'ex-président du club de football, le WAC, est mon cousin…», prétendait ce jeune homme de trente-neuf ans, prénommé Brahim. Pourquoi prétendait-il être le cousin de cet homme de notoriété publique ? D'abord, parce qu'il porte lui aussi le même nom de famille, Jdahim, et ensuite pour convaincre ses victimes qu'il est capable d'intervenir pour leur compte et qu'il dispose de millions de dirhams pour leur prêter de l'argent. Alors qu'en fait, il n'est qu'un escroc, usurier et trafiquant de drogue dure. Une source policière a révélé à ALM que Brahim est également un indicateur de police, mais non un indicateur des limiers de la police judiciaire de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ qui l'ont arrêté, ce jeudi 4 décembre. Quand ces derniers ont reçu une information faisant état que ce trafiquant de drogue fréquente souvent les alentours du café Excelsior au centre-ville, ils ne sont pas restés les bras croisés. Bien que le fief est sous la surveillance de la police de Casablanca-Anfa, ils étaient obligés de réagir. Dès le matin de ce jeudi 4 décembre, ils ont entrepris une surveillance minutieuse. Surtout qu'ils ont appris que sa Mercedes 190 étais garée juste à côté du café Excelsior. Vers 10h30, Brahim est arrivé sur les lieux. Quand il s'est apprêté à ouvrir sa voiture, il fut surpris par les limiers de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ qui l'ont arrêté. Il n'a manifesté aucune résistance. Illico, ils l'ont soumis à une fouille corporelle. Les enquêteurs ont trouvé sur lui six capsules de cocaïne de dix grammes. Aussitôt, il a été conduit chez lui. Une perquisition a été effectuée et elle a été soldée par la saisie de cinquante et un chèques, neuf cartes bancaires et soixante-dix reconnaissances de dettes aux noms de tiers et trois cartes de presse en son propre nom. Brahim a été conduit, ensuite, aux locaux de la police judiciaire de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ pour interrogatoire. Il a avoué être trafiquant de cocaïne tout en dévoilant le nom de son fournisseur. Il a reconnu également être un escroc notoire. À ce propos, il n'hésitait pas à se présenter à ses victimes en se faisant passer pour un homme d'affaires, un grand commerçant et autre personnalité ayant d'importantes relations avec des personnes bien placées qui peuvent offrir leurs services contre des sommes d'argent. Il a affirmé, par ailleurs, aux enquêteurs qu'il est usurier. Il prêtait de l'argent à ses clients contre des intérêts allant jusqu'à 300%. Pour garantie, ses clients lui remettaient des reconnaissances de dettes et des chèques portant des sommes allant de mille à 75 mille dirhams. Concernant les cartes de correspondant de journaux, il les a reçus auprès de quelques personnes qui disposent de quelques titres. Ce père de trois enfants a été traduit devant la justice.