Maroc–Royaume-Uni : 48 milliards de dirhams d'échanges, 595 entreprises impliquées    Alger rappelle ses ambassadeurs au Mali et au Niger et ajourne l'accréditation de son représentant au Burkina Faso    L'Algérie perd la tête et continue de souffrir du "syndrome de la diarrhée chronique des communiqués"    Le rallye "Morocco Desert Challenge" fait escale à Laâyoune    L'OMPI dévoile la nouvelle composition de son comité du programme et budget : le Maroc confirmé parmi les membres pour la période 2025–2027    Guerre tarifaire: le temps de l'escalade ou de la négociation ? [Round-up]    L'ASMEX explore avec l'Egypte de nouvelles dynamiques de coopération économique    Le parti péruvien "Force Populaire" réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale du Royaume    Le régime de Tebboune vit dans l'isolement... L'Algérie ferme son espace aérien au Mali    Présentation de la nouvelle édition du Guide référentiel des conseillers en affaires parlementaires    Ibtihel Abou El Saad... Une ingénieure marocaine secoue le monde par son courage et défend la Palestine    L'Algérie appelle à la reprise de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, preuve que le régime de Tebboune n'a plus rien à proposer    Afrique : Plus de 12,7 milliards de dollars de la BAD en dix ans pour raccorder plus de 25 millions de personnes à l'électricité    La pension de vieillesse mise en oeuvre à partir du 1er mai (CNSS)    Les voyagistes italiens consacrent la destination Maroc et l'ONMT [Vidéo]    Maâti Monjib interdit de quitter le territoire : une mesure strictement judiciaire liée à une enquête pour blanchiment de capitaux    Activité industrielle : stagnation de la production et hausse des ventes en février    Ce que dit Bank Al-Maghrib sur la situation de l'activité industrielle    Plus de 100.000 titres à découvrir au SIEL 2025    Coopération interparlementaire : Le Maroc et le Kazakhstan discutent du renforcement de leurs liens    Dans un ton ferme, le ministre des Affaires étrangères malien : Les pays de la coalition du Sahel dénoncent l'acte hostile algérien et ce qu'a fait l'Algérie est considéré comme une agression contre toute la coalition    Le gouvernement malien accuse officiellement l'Algérie d'héberger le terrorisme    Genève : les réformes du Maroc saluées par les organisations internationales    Liban : un mort dans une frappe israélienne dans le sud    Bassins hydrauliques : les réserves d'eau en nette amélioration    Edito. Le temps de la décision    Argent, PSG, Vinicius ... Kylian Mbappé lâche ses vérités    Man United : Mazraoui encensé par la presse et les supporters après de derby    Cours des devises du lundi 07 avril 2025    Les Etats de l'AES condamnent la destruction d'un drone malien et rappellent leurs ambassadeurs    Achraf Hakimi shines in PSG's 13th Ligue 1 victory : Luis Enrique and fans celebrate    Morocco named best partner tourist destination 2025 by Italy's Welcome Travel Group    Le pétrole recule à 59 dollars mais les automobilistes marocains paient toujours jusqu'à 13 dirhams le litre    Les prévisions du lundi 7 avril    Tachkent: Mohamed Ould Errachid s'entretient avec le président du Conseil des représentants du Bahreïn    Le Maroc, dernier nommé dans la liste des pays soumis à la suspension saoudienne des visas pour la Omra à partir du 13 avril    Basket AL 25 / Conférence Rabat: Le Fath s'incline pour la 2e fois !    Asunto del dron maliense: Malí, Níger y Burkina Faso llaman a consultas a sus embajadores en Argel    Soins prénatals : Lancement d'une campagne nationale de communication    Jawad Abdelmoula, champion d'Afrique de Triathlon 2025    Ligue 1 : Luis Enrique bénit le rôle de Achraf Hakimi dans le sacre du PSG    CAN U17/Nabil Baha : Il faut plus d'efforts pour espérer glaner le titre    Le cheikh de la Tariqa Qadiriya Boutchichiya hospitalisé à Rabat    Tunisie : l'ALECSO appelle à la préservation et la numérisation du manuscrit arabe    MAGAZINE : Yves Boisset, l'homme dégagé    L'Université Al Akhawayn rend hommage à Izza Génini, figure du documentaire marocain    Au cœur de Paris, la culture marocaine s'empare de l'emblématique Place Saint-Michel    Festivals cinématographiques : 29 manifestations soutenues pour un montant global de 6,8 millions de dirhams    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rama Yade, la femme qui a dit non à Nicolas Sarkozy
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 12 - 2008

Rama Yade se trouve plus proche de la sortie et de la disgrâce que de la promotion. Pourtant, elle faisait partie des ces personnalités nouvelles du gouvernement à qui tout ou presque était pardonné.
En l'espace de quelques jours, Rama Yade , la très séduisante benjamine du gouvernement, (elle fête ses trente deux ans samedi), s'est retrouvée dans l'œil d'un cyclone enragé contre sa fonction de secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme et ses choix de se chercher un destin national plutôt qu'une carrière parlementaire européenne.
Elle se trouve donc plus proche de la sortie et de la disgrâce que de la promotion. Pourtant, Rama Yade faisait partie des ces personnalités nouvelles du gouvernement à qui tout ou presque était pardonné. Un charme à faire fondre les plus dures des résistances, une jeunesse d'âge à arracher la compréhension des plus intraitables des opposants et surtout une bienveillance affichée de Nicolas Sarkozy à faire clore toutes les audaces.
Telle était la situation de Rama Yade alors que se profilait à l'horizon l'inévitable changement de gouvernement. A aucun moment , l'Elysée n'avait donné l'impression de vouloir lâcher Rama Yade, une protégée haut de gamme. S'il était question de lui changer de mission, l'hypothèse de la renvoyer à l'ombre et à l'anonymat n'a jamais été envisagée pour un symbole de la diversité ethnique loué pour son désir de faire à défaut d'avoir les moyens politiques de le réaliser.
Puis vint la tempête qui risque de remporter tous les rêves et remettre les compteurs à zéro. L'intervention de Bernard Kouchner considérant comme «une erreur» d'avoir proposé à Nicolas Sarkozy la création d'une secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme, l'estimant incompatible avec une politique étrangère de la France. Par cette simple déclaration, Bernard Kouchner raye d'un trait tous les efforts fournis par Rama Yade, d'abord pour exister, ensuite pour être crédible dans ses choix à venir.
Rama Yade sentit durement ce coup de pied de l'âne dans son dos. Elle répondit à Bernard Kouchner avec une violence qui en dit long sur sa détermination à se battre, à croiser le fer et surtout à sortir par le haut : «Les Français savent que les droits de l'Homme servent à quelque chose (…) Certes, personne n'est assez naïf pour croire que la politique étrangère se construit uniquement sur les valeurs (…) Mais pour moi et pour le président de la République qui sait que les droits de l'Homme restent des références fortes, actuelles, la France n'est pas la France sans les valeurs (…) Vous savez qu'on ne construit jamais rien sur le renoncement». Avant de brosser un tableau triste de la situation qui risque de gêner aux entournures et l'ancien champion du droit d'ingérence et l'actuel président de la République : «On ne peut pas brader les droits de l'Homme, c'est le rang de la France qui est en jeu (…) Si demain nous disons en matière des droits de l'Homme il faut abdiquer, la France ne serait plus la France. La France n'est rien sans les valeurs». Cette tension ancienne avec son ministre de tutelle intervient à un moment crucial où ses relations avec son parrain revendiqué en politique, Nicolas Sarkozy, ont connu une nette dégradation. Le refus de Rama Yade de mener la liste UMP aux prochaines européennes de juin 2009 a été perçu comme une inexcusable rébellion qui vaut disgrâce et sanction. Le courroux de Nicolas Sarkozy lui a été transmis à l'état brut : «Quand on est ministre, c'est pour s'engager et servir, pas pour se servir (...) se planquer ou refuser de prendre des risques».
Rama Yade incarne la femme au gouvernement qui a dit non à Nicolas Sarkozy, quitte à le mettre dans une situation politique inconfortable. Ses tensions avec le palais de l'Elysée se rajoutent à celles que le président de la République entretient déjà avec un autre symbole de la diversité ethnique au pouvoir, la ministre de la justice Rachida Dati.
A la veille de ce changement de gouvernement, Nicolas Sarkozy ne semble avoir d'autres choix que de les garder avec le risque de continuer à subir caprices de nouvelles stars et incompétences des débutants ou les remercier avec le risque de renier sa politique d'ouverture saluée dans le monde entier. La tentation de les remplacer par d'autres symboles de la diversité est grande, encore faut-il trouver les oiseaux rares capables de relever ce défi.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.