La parenthèse sur le franquisme combattant et institutionnel restera fermée. C'est, probablement, ce qu'il fallait faire. La justice espagnole n'est pas folle. Au nom de la loi mémorielle — une loi qui règle les rapports de la société avec les crimes franquistes — elle s'oppose à tout retour collectif aux démons du passé. La boîte doit rester fermée. Et Pandore contenu dans les limites raisonnables de la cohésion nationale pour protéger une démocratie récente et fragile. La parenthèse sur le franquisme combattant et institutionnel restera fermée. C'est, probablement, ce qu'il fallait faire. C'est tard pour les règlements de comptes. Tard, aussi, pour la réouverture des plaies. Et trop tard, également, pour offrir à une société tournée vers l'avenir un retour simple vers la guerre civile. Le juge Baltasar Garzon pourra, donc, continuer à se saisir, dans le monde entier, au nom de la compétence universelle, de tous les crimes contre l'humanité possibles et imaginables. Sauf, chez lui ! L'on se souvient des sarcasmes qui ont accompagné, notamment en Espagne, particulièrement chez la bien-pensance aznaro-franquiste, les travaux courageux de notre défunte IER. Sarcasmes, lazzis et quolibets. Et pourtant, elle a fait ce que ne fera jamais aucune instance espagnole de cette nature. La loi, tout simplement, le lui interdit.