L'exposition «Mehdi Ben Barka,» montée jusqu'au 22 novembre à la galerie Bab El Kébir à Rabat, réunit des artistes qui ont su établir un dialogue avec cette personnalité. L'art peut ressusciter la mémoire. C'est le cas dans l'exposition en hommage à Mehdi Ben Barka montée jusqu'au 22 novembre à la galerie Bab El Kébir à Rabat, la ville natale du défunt. L'exposition «Mehdi Ben Barka, mémoire vivante» réunit les toiles d'artistes qui ont su établir un dialogue avec cette personnalité ayant marqué l'histoire contemporaine, chacun selon son style et sa vision. On cite parmi ceux-là, Mahi Binebine, Ahlam Lemseffer, Mohamed Chabaa, Safaa Erruas, Abderrahim Yamou, Rim Laabi, Rana Bishara de Palestine et Marika Perros de la France entre autres artistes. «Aujourd'hui c'est l'art qui parle pour la mémoire. J'espère que cette exposition permettra ce combat contre l'oubli», a indiqué à ALM Bachir Ben Barka, fils de Mehdi Ben Barka lors du vernissage de l'exposition qui a eu lieu vendredi 31 octobre, soit deux jours après le 43ème anniversaire de sa disparition. Participent à cette exposition, des artistes contemporains qui l'on connu, ainsi que des jeunes qui l'ont moins connu et qui ont voulu participer à ce travail de mémoire. L'exposition collective se distingue aussi par une égalité entre le nombre d'artistes hommes et de femmes et réunit des artistes de différentes nationalités, de différentes générations et formes d'expression. Ainsi par là cette manifestation se veut une occasion de commémoration traduisant l'image d'une société égalitaire, ouverte et diversifiée telle que souhaitée par Mehdi Ben Barka. Selon son fils Bachir, cette manifestation est purement culturelle et artistique et n'est par là aucunement politique. «C'est vrai que Ben Barka est une personnalité politique de premier plan au Maroc et dans le tiers-monde. Mais nous voulons, avant tout que s'ouvre le débat sur la mémoire collective pour l'enrichir et pour avancer mieux, enraciné vers l'avenir», a-t-il déclaré. Kadija Tanana, commissaire de l'exposition, affirme quant à elle, que le but de l'exposition est d'ériger un pont entre l'artiste et la société. «À travers son œuvre, l'artiste exprime librement ses sentiments et sa sensibilité, et ce, sans aucune ambiguïté. Dans le sens où il ne cherche à susciter aucune polémique politique», a-t-expliqué. Et comme le dit le critique d'art Farid Zahi, «l'art a ses sentiers propres, son regard oblique rejoint l'essence de l'action politique par d'autres chemins, ceux de l'imaginaire et de la création». «L'art peut aussi nous aider à connaître la vérité», espère, par ailleurs, Bachir Ben Barka. Et de conclure: «Dans ma mémoire, je garde de mon père sa vitalité, sa vision de l'avenir et son optimisme pour l'avenir de son pays et de son peuple.» Initiée par l'Institut Mehdi Ben Barka, en partenariat avec l'Association marocaine des droits de l'Homme, l'Organisation marocaine des droits humains et le Forum Vérité et Justice, cette exposition se poursuivra jusqu'au 22 novembre. En marge de cette exposition, d'autres manifestations sont prévues. Une soirée artistique, animée par la troupe arabesque de Samira Kadiri (répertoire traditionnel andalou), Touria Hadraoui (malhoune et chant Andalou) aura lieu le 13 novembre à la salle Bahnini à Rabat. Est également prévue la projection du documentaire «Ben Barka : l'équation marocaine» le 19 novembre à la salle 7ème Art à Rabat.