Les clubs anglais sont les clubs de football les plus rentables d'Europe. Lors de la saison 2001-2001, ils ont généré un chiffre d'affaires global de 1,132 milliard de livres (1,63 milliard d'euro). Un milliard, cent trente-deux millions de livres sterling. Ce n'est pas le chiffre d'affaires d'une multinationale ou d'une grande institution bancaire. Cette somme a été générée uniquement par les clubs de première division anglaise de football durant une seule saison. De quoi faire pâlir un Réal Madrid, un Bayern Munich ou un Milan AC. Le chiffre a été publié mercredi dernier dans le douzième «Rapport annuel sur les finances du football» de Deloitte and Touche. Selon l'étude, les clubs anglais de l'élite ont accru la part des salaires sur le chiffre d'affaires global, qui est passée de 60 à 62%. Le cabinet de consultants estime également que le chiffre d'affaires de ces clubs devrait dépasser 1,25 milliard de livres pour la saison 2002-2003. «Le football n'a jamais généré autant d'argent, les clubs anglais dominent le monde en termes de chiffres d'affaires, mais aussi d'investissements au niveau des stades», a expliqué Dan Jones, chef de la division sport de Deloitte and Touche. «Les clubs anglais génèrent trois fois plus d'argent lors des rencontres que l'ensemble des clubs des autres championnats. Ils ont investi presque 11,5 milliards de livres en onze saisons pour leur stade», a-t-il précisé. Toutefois, a-t-il nuancé, «les clubs doivent disposer d'une direction efficace, contrôler leurs coûts et améliorer leur structure». Décidément, les Manchester United, Arsenal, Liverpool et consorts arrivent à joindre admirablement l'utile à l'agréable, la passion du jeu à l'attrait du gain. Ils ne constituent pas l'une des destinations les plus prisées des stars de la planète pour rien. La rentabilité de la Premier League devance largement celle des autres prestigieux championnats d'Europe, la Bundesliga, la Liga, le Calcio et la Ligue 1. En effet, l'Angleterre représente à elle seule 25 % du chiffre d'affaires de ces cinq principaux championnats européens. Un marché dont la valeur totale est estimée par Deloitte and Touche à 10 milliards de livres. «L'année a été difficile pour l'état des finances du football. Notre enquête montre toutefois qu'il y a des raisons d'être d'optimiste, mais qu'il ne faut pas sombrer dans l'autosatisfaction», a poursuivi l'expert britannique. Et d'ajouter : «L'Espagne, l'Allemagne et l'Italie doivent réagir rapidement sur les questions de recettes et d'aménagement des stades si elles ne veulent pas être reléguées loin derrière l'Angleterre». Cette dernière «doit servir d'exemple aux autres championnats, par exemple en termes de recettes lors des rencontres, c'est-à-dire les ventes de produits dérivés, souvenirs et autres maillots», peut-on lire dans le rapport du cabinet d'experts.