Le CCDH organise la première rencontre-débat sur les droits de l'Homme dans les provinces sahariennes, à laquelle prendront part des organisations non gouvernementales internationales. La situation des droits de l'Homme au Sahara marocain revient sur le devant de la scène. Mais, cette fois, c'est le Maroc qui met la question sur le tapis. Le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) organisera, les 29 et 30 octobre 2008 à Laâyoune, un débat public auquel prendront part des ONG internationales telles que Human Rights Watch (HRW, Etats-Unis), Amnesty International (AI, Grande-Bretagne) et le Centre danois des droits de l'Homme. «La situation des droits de l'Homme dans les provinces du Sud» est le thème de cette rencontre, qui intervient à la veille de la visite d'une commission parlementaire européenne attendue le 21 novembre prochain à Laâyoune dans le cadre d'une enquête sur de prétendues violations dans les provinces du sud. «L'initiative d'ouvrir ce débat au Maroc s'inscrit d'abord dans le cadre des recommandations de l'Instance Equité et réconciliation (IER)», précise le responsable du CCDH à Laâyoune, Brahim Laghzal, dans une déclaration à ALM. Mais il ne fait aucun doute que «le Maroc cherche à reprendre la main sur un dossier instrumentalisé par les ennemis de l'intégrité territoriale, le Polisario et l'Algérie notamment, à des fins de propagande», observe Mohamed Talib, membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS). «L'invitation adressée à des responsables d'ONG internationales connues et reconnues pour leur intérêt pour la question a pour objectif de leur permettre de s'arrêter sur la réalité réelle de la situation des droits de l'Homme dans le Sahara», affirme M. Talib, qui appelle à une mobilisation nationale tous azimuts pour «barrer la route devant toutes sortes de manoeuvres visant à déformer la réalité des droits de l'Homme dans les provinces sahariennes». L'exigence de vérité sera le maître-mot de l'événement attendu. M. Talib en veut pour preuve «l'invitation des victimes aussi bien des tortionnaires du Polisario que des violations ayant marqué ce qui est communément connu sous l'appellation des années de plomb au Maroc». «Ces anciennes victimes pourront témoigner, librement et ouvertement, sur les exactions qu'ils ont subies par le passé», assure M. Talib. Au programme du débat annoncé, figurent également trois ateliers. Le premier touche aux «droits politiques et civils des Marocains sahraouis» ; le deuxième atelier, lui, concerne leurs «droits économiques, sociaux et environnementaux» ; le troisième porte sur leurs «droits culturels et le droit à la diversité culturelle».