Depuis son arrestation le 18 février au Maroc, Abdelkader Belliraj a mis les autorités belges dans une situation délicate. Le réseau Belliraj s'avère être un véritable casse-tête pour les services secrets belges. Depuis son arrestation le 18 février au Maroc, avec plusieurs autres personnes dont son frère, en possession d'un important arsenal, Abdelkader Belliraj ne cesse de semer le désordre dans ces services. Abdelkader Belliraj a avoué avoir commis sept meurtres à la fin des années 80. Il aurait tué deux Belges parce qu'ils étaient juifs ou qu'il croyait qu'ils l'étaient, deux autres parce qu'ils étaient homosexuels, deux étrangers, dont un imam, parce qu'ils étaient des musulmans modérés et un troisième, un Egyptien, parce qu'il était le chauffeur de l'ambassadeur d'Arabie Saoudite, pays allié aux Etats-Unis. Pour commettre ces crimes, il était aidé par un commando composé de trois hommes et travaillait aussi avec des collaborateurs occasionnels. Dans cette affaire à rebondissements, il s'est avéré que ce n'est pas seulement Belliraj qui serait l'informateur rémunéré de la Sûreté de l'Etat belge. Mais aussi bien d'autres, amis à lui, dont son jardinier, à Evrem, auraient pris du service chez les renseignements du même pays. Créant une polémique qui s'annonce rageuse entre les services de renseignements et la police antiterroriste, qui accuse les premiers de «faire de la rétention d'information». Une délégation de six hommes de la section antiterrorisme de la police fédérale est arrivée au Maroc, avec pour but: «un échange d'informations» sur le lourd passif de Belliraj. Ainsi, les services marocains seront d'une grande utilité pour la section afin de lever le voile sur le sombre passé belge de Belliraj. Suite à l'annonce du démantèlement du réseau incriminé, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, avait affirmé que le terroriste avait été également à l'origine du braquage, en début 2000, d'un établissement financier, au Luxembourg. L'affaire Belliraj a assurément mis les services secrets belges dans l'embarras.