Les services de la police de Marrakech ont mis, dernièrement, la main sur un voyou qui kidnappait ses victimes et les délestait de tout ce qu'elles portaient sur elles avant de les photographier dans des positions érotiques. Peu importe son nom. Ce qui est important, c'est ce qui lui est arrivé. Un jour de mois d'août une jeune femme avait quitté son travail , dans un établissement touristique de la ville ocre. Elle était en compagnie d'une amie et collègue. Elle conversait avec elle tout en traînant leurs pas à destination de chez elle. Un quart d'heure plus tard, elle s'est séparée de son amie qui a pris son propre chemin qui l'emmène directement à sa demeure. Sans compagnie, cette fois-ci, et sans se rendant compte des personnes qui empruntaient le même chemin qu'elle, elle continuait à traîner ses pas en direction de chez elle. C'était son chemin habituel où elle n'avait jamais été agressée. Certes, de temps en temps, quelques jeunes la harcelaient et lui lançaient des mots doux. Ils l'incitaient à les accompagner pour prendre un café. Elle ne leur répondait jamais et ne leur prêtait aucune attention. C'est ce qui lui est arrivé, la dernière fois, quand un jeune homme s'est collé à elle comme son ombre. Il lui a chuchoté des mots mielleux. Mais en vain. Elle a gardé le silence tout en continuant son chemin. Tout d'un coup, les mots ont cédé la place aux gestes. Comment ? Il l'a tenue par sa djellaba. Elle a tenté de de repousser. «Tu vas m'accompagner…», lui a-t-il ordonné sur un ton sérieux tout en brandissant un couteau. Elle s'est plantée à sa place et le fixait de ses regards perçants sans dire mot. Que devait-elle faire ? Le supplier ? «Tu vas m'accompagner ou je te balafre les joues…», l'a-t-il menacé sérieusement. Elle ne savait pas à quel saint se vouer. Les larmes aux yeux, elle marchait à ses côtés pour n'attirer l'intention de personne. Quand ils sont arrivés dans un terrain vague, il lui a ordonné de s'arrêter, d'enlever ses vêtements, de lui céder et de lui remettre tout ce qu'elle portait sur elle; argent et bijoux. Après quoi, il a noté son numéro de téléphone portable et l'a photographiée avant de partir et la laisser à son propre sort. Dans un état lamentable, elle est retournée chez elle sans porter plainte. Deux jours plus tard, il lui a téléphoné et lui a demandé de lui préparer une somme d'argent. « Sinon, je vais distribuer tes photos et je vais le mettre sur Internet… », lui a-t-il dit au téléphone. Ne supportant pas ses menaces, elle a décidé de s'adresser à la police. Elle a porté plainte. Les limiers de la ville ocre ont pris l'affaire au sérieux et ont diligenté une enquête minutieuse. Résultat : ils sont arrivés à mettre hors d'état de nuire le mis en cause. Ce dernier n'est autre que Abderrazak. C, âgé de trente-six ans, sans profession et sans domicile fixe. Il agissait depuis belle lurette et le nombre de ses victimes dépasse les huit. Il les violait sous la menace de l'arme blanche, les délestait de tout ce qu'elles portaient sur elles et les photographiait afin de les obliger de lui remettre à chaque fois de l'argent et de ne pas porter plainte auprès de la police. Après avoir avoué ses méfaits, il a été traduit devant la Cour d'appel de Marrakech.